Affaire Troadec : les enquêteurs tentent de savoir si le trésor caché existe vraiment

Les enquêteurs tentaient mardi d'établir si un "trésor" caché était à l'origine de l'assassinat des quatre membres de la famille Troadec, dont les restes continuaient à être recherchés jeudi dans la ferme du principal suspect, dans le Finistère.

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C'est la mère de Pascal Troadec, le père de famille assassiné, et de Lydie Troadec, compagne du suspect, qui évoque cette piste dans une interview accordée au Parisien jeudi. "Cette affaire terrifiante trouve son origine dans un trésor composé de lingots et de pièces d'or que mon mari avait caché dans le garage de notre maison", dit cette femme, dont le journal ne donne pas l'identité.

Ce "trésor", dont on ne connaît pas le montant et dont l'existence n'a pas été confirmée, aurait été découvert en 2006 lorsque son mari, ex-artisan plâtrier, avait effectué des travaux chez une locataire dans un immeuble datant de 1907 dans le vieux quartier de Recouvrance, à Brest.

"Aucune évidence" pour la police

Une enquête patrimoniale est en cours pour trouver une trace de ce "trésor", selon une source proche de l'enquête. "Aujourd'hui, il n'y a aucune évidence", a expliqué cette source, appelant à la "prudence". Aucun montant n'a été communiqué, "on n'est que sur du déclaratif pour l'instant", a ajouté cette source.

Selon la mère de Pascal Troadec, son fils aurait placé cet "or volé" à Monaco et Andorre. Lui et sa femme "voyageaient beaucoup", "leur situation financière a beaucoup changé au tournant de 2010 et 2011", ajoute-t-elle. Interrogé jeudi, le procureur de Nantes Pierre Sennès n'a pas confirmé ces propos. Il avait précédemment indiqué, lors d'un point de presse, que le couple Troadec avait "des revenus convenables" et n'était pas endetté.

Explications de Christophe Amouriaux


Lundi dans Le Parisien, la mère du suspect, Hubert Caouissin, affirmait de son côté que "cette histoire de lingots", c'était "n'importe quoi". 

Voitures sous scellés

Pascal Troadec, 49 ans, était salarié depuis une dizaine d'années dans une PME spécialisée dans la fabrication d'enseignes luminaires, à Orvault (Loire-Atlantique). Son épouse Brigitte, 49 ans, était employée dans un centre des impôts de Nantes.

Lors de perquisitions à leur domicile à Orvault, au nord de Nantes, les enquêteurs avaient placé sous scellés l'Audi et la BMW des parents, qui n'étaient pas des voitures de première main. Ils avaient également découvert une réservation d'un billet d'avion au nom du couple Troadec pour le Portugal, du 10 au 14 avril.

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En garde à vue dimanche, Hubert Caouissin a expliqué qu'il était persuadé "que Pascal Troadec avait récupéré des pièces d'or dans un cadre successoral", "pièces d'or qui auraient dû être partagées avec le reste de la famille", ce qui a nourri "une profonde rancoeur", avait expliqué lundi le procureur de Nantes. Ce serait le principal mobile à l'origine du meurtre de Pascal, sa femme Brigitte et leurs enfants Sébastien, 21 ans, et Charlotte, 18 ans.

Des fragments de corps retrouvés

Des fragments de corps humains et des bijoux appartenant aux victimes ont été retrouvés mercredi dans la ferme du suspect à Pont-de-Buis-lès-Quimerch (Finistère), à une quarantaine de kilomètres de Brest, lors de recherches effectuées en présence d'Hubert Caouissin.

En garde à vue, il a reconnu avoir tué les parents et les deux enfants Troadec, puis les avoir démembrés avant de brûler certains morceaux de corps et d'enterrer les autres dans le terrain de sa ferme. Les fouilles pour tenter de retrouver d'autres restes des quatre corps de la famille Troadec se poursuivaient jeudi.

Extrait du JT de midi des Pays de la Loire. Plateau de Thomas Paga

Au moins une trentaine de policiers et un médecin légiste étaient sur place, quadrillant les bâtiments de la ferme entourés de 32 hectares de terrain humide. Munis de pelles et de sacs plastique, ils ont notamment sondé les berges boueuses de l'Aulne, fleuve côtier qui borde les terres de la ferme, a constaté un photographe de l'AFP.
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