Hellfest from Home : Le groupe nantais Regarde les Hommes Tomber en pleine ascension

Regarde les Hommes Tomber devait se produire au Hellfest le 21 juin prochain, il donnera finalement un concert sans public dans le cadre du Hellfest from Home le 18 juin. L'occasion tout de même de découvrir en live son nouvel album Ascension sorti quelques jours avant le confinement. Interview...

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Le Hellfest, ils connaissent et ils adorent. Alors, bien sûr, les cinq musiciens du combo de black metal nantais se faisaient une joie d'y retourner jouer une troisième fois et communier avec les fans autour de leur nouvel album que d'aucuns considèrent comme le plus puissant de leur discographie, peut-être un tournant dans une "carrière" déjà bien engagée.

Mais voilà, un satané virus en a décidé tout autrement, reléguant le célèbre festival de métal à 2021 et leur projet de tournée à la rentrée. Tony le guitariste du groupe, nous parle de tout ça et de bien plus encore...

Regarde les Hommes Tomber. C'est un nom peu commun pour un groupe. Faut-il y voir un clin d'oeil au film d'Audiard ?

Tony. Ça vient du film oui mais ce n'est pas un clin d'oeil. Cette phrase entrait parfaitement en résonnance avec ce qu'on joue, le black metal, elle m'évoquait tout l'univers assez classique du genre, les gravures de Gustave Doré, les tableaux de John Martin, l'univers mythologique, biblique. J'aime beaucoup la poésie épique et je trouvais la phrase lourde de sens, très évocatrice...

Vous étiez programmé au Hellfest 2020. Comment avez-vous vécu ce report ? 

Tony.  On avait du mal à y croire au début. Lorsque les premières rumeurs d'interdiction de rassemblement sont tombées, on préparait un festival qui devait se dérouler en Hollande. Le jour où la décision est finalement tombée, c'était pour nous une grosse déception d'autant qu'on venait de sortir un album, on était en pleine phase de promo, les concerts devaient venir en appui, on venait de changer de label pour une plus grosse structure... tout allait bien et puis tout saute dont le Hellfest qui était la plus grosse date de l'année.

Ce devait être votre troisième passage au Hellfest. Que représente ce festival pour vous et que représentait plus précisément cette édition ?

Tony. Le Hellfest pour nous, c'est énorme. Surtout qu'on habite à Nantes. On y est tous allés en tant que festivaliers. C'est un symbole en France, il a permis d'ouvrir la voie au métal, de banaliser un peu le style dans le bon sens. La première fois qu'on a joué au Hellfest en 2013, c'était un rêve. Là, ce devait être la cerise sur le gâteau...

Vous avez sorti votre troisième album Ascension quelques jours avant le confinement. Vous n'avez bien évidemment pas eu le temps de le jouer sur scène, de le partager avec vos fans, de faire votre release party. C'était une torture pour vous ?

Tony. Un peu. Le jour ou l'interdiction des concerts est finalement tombée, on devait jouer dans un festival du nord de la France. On est arrivé le vendredi midi, Edouard Philippe a annoncé l'interdiction des rassemblements à 13h00, on était juste à côte de la scène, on a fait demi-tour, on est rentré chez nous. Torture? Oui, un peu au début. Après, tout le monde était à la même enseigne. 

Pour en revenir à l'album, on le dit plus sombre, plus puissant... c'est votre avis ?

Tony. Plus puissant, oui. Moi je dirais qu'il est plus extrême dans le sens où on va peut-être plus loin que dans les albums précédents, certains disent qu'on s'est vraiment trouvé avec celui-ci. Chaque album est la photographie du groupe à un instant T. On intellectualise peu notre musique, ça reste assez spontané, beaucoup de boulot, mais spontané. Après, on va forcément dire que c'est le meilleur ! 

Plus extrême ? Pourtant, certains le disent aussi un petit peu plus accessible, moins underground, un peu moins mystérieux..

Tony. C'est marrant, c'est vraiment notre album le plus extrême, les morceaux sont plus épiques, il y a plus de riffs... Mais la production est peut-être meilleure. On a principalement composé l'album en salle de répétition à trois, un peu dans l'urgence, ce qui s'entend sur l'album avec une notion d'efficacité. On vivait tous un mauvais moment, j'étais en train de perdre ma mère, on venait en répétition pour se vider le crâne, se défouler. 

Pas de concerts mais des critiques dithyrambiques, la couverture de Noise, quatre T dans Télérama, certains parlent de la claque de l'année. Tout avait bien démarré...

Tony. Oui, on attendait les concerts. On est ambitieux avec le groupe, il y a beaucoup de gens qui nous soutiennent en France, on veut maintenant aller sur la scène européenne ou mondiale, tourner au maximum. On a d'ailleurs une tournée européenne qui va être annoncée l'année prochaine. Après, je suis toujours un peu surpris du succès de Regarde les Hommes Tomber, de voir autant de gens nous suivre. Je suis fier de me dire qu'on peut remplir des grosses salles savec une musique extrême...

Finalement, vous allez jouer jeudi 18 juin dans le cadre du Hellfest from Home. Un pis-aller ?

Tony. Pour être franc, je n'étais pas très chaud au départ, ça m'ennuyait de jouer l'album pour la première fois devant des caméras et non un public. Je ne suis pas très fan de ce concept de concerts à domicile et je pensais qu'il manquerait quelque chose, une certaine forme d'énergie, une atmosphère. Et puis, en discutant avec les gens du Hellfest et de Arte, j'ai changé d'avis. En plus, ça nous permet d'avoir un objectif, on a un set convainquant, on devrait faire quelque chose de bien.

Il y aura deux autres groupes, Ultra Vomit et Stinky qui sont eux aussi déjà passés au Hellfest, qui sont eux aussi nantais. Quel regard portez-vous sur la scène métal locale ?

Tony. Bien sûr, il y a des groupes comme Ultra Vomit dans un style très différent du nôtre, mais la scène nantaise a toujours été plus punk hardcore que métal, même si elle a toujours été dynamique au niveau des concerts avec le Ferrailleur notamment qui accueille les groupes en tournée. Rennes est plus à la pointe en matière de black metal, trash metal, death metal, un groupe comme Hexecutor pourrait devenir gros dans les prochaines années...

Est-ce qu'il y a un groupe, un album, qui vous fédère tous les cinq?

Tony. On a des goût différents les uns les autres, c'est ce qui fait notre richesse, mais on se rejoint sur certaines choses, je pense à Dead Congregation, un groupe grec qui sort très peu d'albums. Le dernier date de 2014. Une claque !

Et après le Hellfest from Home ?

Tony. Des répétitions. Depuis mon retour de Paris où j'ai travaillé pendant un temps, on a repris les répétitions à un rythme plus régulier et c'est ce qui fait la différence en concert. Répéter, répéter, essayer de nouvelles choses, encore répéter... pour être simplement les meilleurs quand les concerts recommenceront.

Merci Tony, merci Regarde les Hommes Tomber, Merci Olivier Zoltar Badin pour son regard et son oreille d'expert, propos recueillis par Eric Guillaud le 16 juin 2020

Plus d'infos sur Regarde les Hommes Tomber ici

 

 

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