L'Agence Régionale de Santé a prévenu, elle ne fera plus un point quotidien sur le nombre de cas avérés mais plutôt hebdomadaire. La vague est à venir mais on n'en connaît pas la hauteur disent les services concernés.
Pas de conférence de presse "physique" ce mardi 17 mars. Les journalistes étaient invités à se connecter pour une conférence par téléphone ou autres moyens de vidéocommunication. Il faudra s'y habituer évidemment du fait des consignes visant à limiter les déplacements et les rencontres.
Lors de cette réunion étaient présents Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l’ARS Pays de la Loire, Laetitia Micaelli-Flender, directrice générale par interim au CHU de Nantes, le Dr Joël Jenvrin, responsable médical du Samu 44 et le Dr Thierry Le Guen, responsable veille sanitaire et situations sanitaires exceptionnelles à l’ARS Pays de la Loire.
Le virus circule, c'est aujourd'hui une évidence, ce qui inquiète les services de santé, c'est la courbe épidémique.
"Le risque majeur a reconnu Jean-Jacques Coiplet, le directeur général de l’ARS, c’est que si la courbe épidémique s’accentue, la prise en charge risque d’être saturée."
126 cas en Pays de la Loire
A ce jour, on compte en Pays de la Loire 126 cas de covid-19 mais seulement 13 sont en réanimation dans plusieurs établissements dont les CHU d'Angers (2) et de Nantes (3). Les enfants ne sont pas touchés pour le moment en Pays de la Loire.Nous sommes l’une des régions françaises les moins touchées mais on sait aussi que le virus va progresser en Pays de la Loire.Pour faire face à la vague épidémique qui se prépare, 225 lits de réanimation sont désormais disponibles dans la région.
"On a doublé en 24 heures la capacité d’accueil, se félicite-on à l'ARS. On peut donc anticiper cette vague mais on ne sait pas à quelle hauteur elle sera."
On signale un deuxième décès, un homme âgé de 91 ans, décédé au CHU d'Angers. La première victime était décédée dans le nord mais était domiciliée dans le Maine-et-Loire.
La mobilisation des personnels soignants
Tous les intervenant présents ont salué la mobilisation des personnels soignants."Je n’ai jamais vu ça dans ma carrière, a déclaré admiratif Jean-Jacques Coiplet, une telle mobilisation des soignants ! Et à l'ARS, nous travaillons jour et nuit. A 90 % pour des missions covid, le 10 % qui reste c’est de l’administratif."
L'Agence Régionale de Santé a reçu des offres de coup de main, notamment d’étudiants en santé publique.
Même discours de la part de Laetitia Micaelli-Flender, la directrice générale par interim au CHU de Nantes.
"C’est un combat, une guerre sanitaire a-t-elle estimé. Il y aura un avant et un après, nous faisons en sorte que les cicatrices soient les moins profondes possibles. On peut parler d’union sacrée des médecins (privés et public)."
Pour venir renforcer les équipes, des étudiants en médecine et des étudiants infirmiers ont été libérés de leur stage. Dans leurs fonctions, ils seront accompagnés par des professionnels aguerris.
Les médecins rappellent que 80 % des patients vont avoir des symptômes sans gravité. La plupart du temps, les gens touchés par la maladie pourront rester chez eux et avoir des conseils par téléphone de la part de leur médecin traitant.
On n’appelle le SAMU, le centre 15 que si c’est vraiment urgent. L’essoufflement est un signe qui peut justifier de faire ce numéro. Il convient donc d'appeler en première intention son médecin traitant.
La semaine dernière, le 15 a reçu 3 300 appels samedi, 3 260 dimanche, soit deux fois et demi ce qu'il traite normalement.
L’enjeu rappelle le corps médical, c’est l'accessibilité aux soins urgents pour ceux qui en ont besoin.
Des médecins retraités en renfort
Une centaine de médecins retraités ont proposé leur candidature pour venir renforcer les équipes du 15. Des médecins généralistes ont également été formés.Pour soutenir ses personnels soignants, le CHU de Nantes a mis en place des solutions de garde pour les enfants en lien avec Nantes Métropole et l’Education Nationale.
Il a également été a demandé aux préfets de recenser tous les masques stockés ici et là après notamment l'épisode du H1N1.
Peut-on soi-même se fabriquer de tels masques de protection ? Se basant sur un travail des hygiénistes, les médecins présents semblaient assez sceptiques quant à leur efficacité. "Ça peut être faussement rassurant" ont-il dit.
Il n'est pas forcément utile de porter un masque
Quand à l'utilité de porter un masque comme on voit certaines personnes le faire dans la rue, il a été répondu que c'est important pour les personnes infectées afin de ne pas transmettre le virus par leurs postillons. Mais ce n'est visiblement pas pertinent pour le reste de la population. Ça ne protège pas le porteur. Il doivent être réservés aux soignants en contact avec les personnes infectées.Limiter les déplacements, se tenir à distance, se laver régulièrement les mains reste le meilleur moyen de se protéger.
Selon Luc Fouché, président de l’ordre des médecins du 49 "ce virus est 20 à 30 fois plus contagieux que la grippe".