Les deux laboratoires implantés à Nantes, Valneva et Xenothera, sont engagés dans la lutte contre la Covid-19. On fait le point sur leurs travaux respectifs.
Le laboratoire franco-autrichien Valneva, implanté à Saint-Herblain, près de Nantes, a terminé ses travaux sur son candidat vaccin contre la Covid-19. Un vaccin de conception plus traditionnelle que ceux à ARN messager, Pfizer ou Moderna.
Le VLA2001 est un vaccin à virus inactivé, une technique que l'on emploie notamment pour la grippe saisonnière ou des maladies infantiles.
Les tests sur l'homme ont montré l'efficacité de ce vaccin en première dose et en rappel et la production industrielle a débuté en Suisse et en Ecosse.
Un contrat avec l'Europe
On attend maintenant la réponse des autorités sanitaires européennes pour une autorisation de mise sur le marché. Elle devrait tomber dans les prochaines semaines.
"Le Covid-19 est un virus nouveau, rappelle Franck Grimaud, directeur général de Valneva, donc il va falloir qu’on voit nous aussi pour le vaccin inactivé quand il sera le plus pertinent de faire un rappel mais on espère pouvoir démontrer des durées de protection longues et une protection large."
Si le Royaume Uni a dénoncé en septembre 2021 le contrat qu'il avait passé avec Valneva pour 60 millions de doses, cette perte sera en partie compensée par deux autres commandes, l’Etat du Bahreïn et surtout par l’Europe.
Un traitement en test au CHU de Nantes
Côté traitement de la maladie, on attend beaucoup de celui mis au point par le laboratoire nantais Xenothera.
"Il s’adresse aux patients qui sont à un premier stade d’aggravation de la maladie, explique Odile Duvaux, la directrice générale de Xenothera, c’est-à-dire en gros, entre six et neuf jours après le démarrage des symptômes et il s’adresse à ces patients avant qu’ils ne s’aggravent au niveau respiratoire. C’est un traitement qui s’adresse à entre 20 et 50 % des patients (Covid) qui rentrent à l’hôpital."
La phase des essais est terminée et on attend d'avoir connaissance des résultats du CHU de Nantes pour que les autorités sanitaires françaises puissent envisager les autorisations de mise sur le marché.
26 000 doses prêtes
"A ce jour, précise Odile Duvaux, nous avons produit pratiquement 26 000 doses donc on est quasiment au bout de la production. Ces doses sont dans nos frigos, elles sont prêtes à être délivrées aux hôpitaux dès que l’autorisation d’accès précoce* nous sera octroyée, si elle l’est."
La biotech nantaise a annoncé tout récemment l’efficacité de son traitement sur le variant Omicron.
L’Etat français a passé commande de 30 000 doses de traitement.
* Selon le site du Ministère de la Santé, "les demandes d’autorisation d’accès précoce (AAP) sont déposées par le laboratoire auprès de la Haute Autorité de santé (HAS), des ministres chargés de la Santé et de la Solidarité et le cas échéant de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qu’il s’agisse de la première demande, d’une demande relative au renouvellement de l’autorisation ou de sa modification. L’accès précoce est réservé à certaines spécialités dont l’efficacité et la sécurité sont fortement présumées dans une indication thérapeutique précise visant une maladie grave, rare ou invalidante, sans traitement approprié et pour laquelle elles sont présumées innovantes, sous condition d’un engagement du laboratoire de déposer une demande d’AMM dans un délai déterminé de deux ans."