À Saint-Gildas-des-Bois, au nord-ouest de la Loire-Atlantique, le projet de transformation d'une ferme destinée à l'élevage de 3000 porcs fait débat. Le conseil municipal a donné un avis favorable sans information du public. L'agriculteur concerné défend la survie économique de son entreprise.
Des banderoles, des masques de cochons, 200 personnes se sont réunies à Saint-Gildas-des-Bois en Loire-Atlantique smaedi 27 février. Cela se situe pas très loin de Pontchâteau ou de Redon. Les manifestants voulaient dire leur opposition à l'agrandissement d'une porcherie industrielle.
Dialoguer avant tout
Sébastien Leray, agriculteur au GAEC du Pas-de-la-Roche, indique vouloir transformer sa ferme pour doubler sa capacité de production, un enjeu économique vital de son point de vue. "Si on veut nourrir la population demain, il faut arrêter tout ça. Dès qu'on a un projet de modernisation on nous met des bâtons dans les roues".
Tous les manifestants ne sont pas opposés à son activité. C'est d'abord l'attitude de la municipalité qui a validé le projet et donné le permis de construire en catimini qui pour eux démontre un déni démocratique. "On est pas des extrémistes qui veulent détruire ce qu'ils ont mis une vie à construire, on sait combien c'est difficile, c'est pour ça qu'on veut leur tendre la main et apaiser les tensions" affirme un manifestant.
Bien-être animal et qualité de l'alimentation
Cette volonté de la commune de ne pas débattre publiquement se retourne contre l'agriculteur. Les opposants dénoncent un vice de forme, quand d'autres leurs emboitent le pas pour dénoncer des pratiques agricoles d'un autre temps. Tant du point de vue des pollutions générées par la concentration des animaux, que du bien-être animal dans cette ferme usine.
"On veut que les gens aient une nourriture saine, des porcs élevés dans ces conditions ça ne donne pas une bonne viande" fait remarquer une manifestante.
Le préfet de la Loire-Atlantique a décidé de relancer la consultation publique, qui reprendra le 17 mars. "Nous demandons la transformation d'une consultation du public en une enquête publique avec un commissaire enquêteur qui viendrait interroger les gens, les exploitants, qui étudie le dossier" indique Christian Tholin, le porte-parole du collectif contre la ferme des 3000 porcs.
Les travaux sont estimés à 1,8 millions d'euros et seront financés par la Coperl. Ils pourraient commencer en juin selon Sébastien Leray.