60 résidents, dont deux personnes malades du Covid 19, c'est la situation depuis samedi 28 mars dans une maison de retraite du Pouliguen. La directrice nous a décrit la mobilisation du personnel, et le manque de moyens qu'elle doit pallier au quotidien.
Ils ont ressenti les premiers symptômes le samedi 28 mars. Malgré le confinement observé depuis plus de trois semaines, deux résidents de cette maison de retraite ont été contrôlés positifs au Covid 19.
Exactement le scénario que redoutait la directrice de cet établissement public de 60 places en presqu'île de Guérande.
"On avait pris toutes les mesures de protection. Les médecins, les kinésithérapeutes ne venaient plus depuis près de trois semaines, mais on était tous persuadés que le virus pouvait aussi nous arriver avec le personnel" explique Thérèse Rondineau - François, qui déplore que les mesures de confinement de la population n'aient été prises que le 17 mars, plus d'une semaine après celui des Ehpad.
Un sas de déshabillage
Depuis samedi, il a fallu réorganiser tous les plannings. Les 50 personnes travaillant dans l'établissement se relaieront pour travailler 12 heures par jour, par équipes dédiées à chacune des ailes du bâtiment afin de limiter au maximum les contacts.
"Tout le monde est sur le pont, personne ne manque à l'appel", précise la directrice qui, depuis trois semaines, dit n'avoir pris aucun jour de repos.
Sa priorité du moment est d'installer un sas de déshabillage à l'extérieur des bâtiments pour éviter toute contamination par les vêtements du personnel.
De gros besoins en matériel de protection
"On a surtout besoin de matériel, de matériel, de matériel", martèle-t-elle au téléphone.
Grâce à une association regroupant une dizaine de structures en Presqu'île de Guérande, Epahd et hôpitaux, elle a pu se procurer des masques et équipements de protection, un stock qui devrait lui permettre d'attendre la prochaine dotation. Pour les lunettes, l'établissement a fait appel à la générosité de plusieurs entreprises du bâtiment.
Surtout, la directrice de cet Ehpad insiste, il faut que la population respecte les mesures de confinement pour stopper le virus, et libérer les maisons de retraite de cette angoisse qui pèse sur tant sur les résidents que sur le personnel : "Il faut avoir du courage pour venir travailler tous les jours. On apprécierait de pouvoir être confinés chez nous", conclut-elle.Il faut du courage, pour venir travailler tous les jours - Thérèse Rondineau - François, directrice d'un Ehpad au Pouliguen