Deux soeurs et leur frère, confinés depuis deux mois chez leurs grands-parents à La Baule, s'apprêtent à retrouver leurs parents en région parisienne, tous deux soignants. A quelques heures des retrouvailles, chacun se remémore les difficultés traversées et les bons moments passés ensemble.
Personne n'avait imaginé se retrouver là, et surtout autant de temps sous le même toit, sans les activités d'ordinaire attrayantes de la côte. Il a fallu improviser un rythme de travail et de loisirs...
A quelques heures des retrouvailles avec ses parents, Juliette, 6 ans, a du mal à contenir ses émotions, elle livre comme elle le peut, les moments forts vécus en leur absence...Je n'ai pas joué au petit bac depuis 30 ans - Isabelle, grand-mère confinée avec ses petits-enfants
"On se baladait, on applaudissait et on mangeait ensemble", énumère-t-elle, et applaudir "ben ça fait mal aux mains !"
Applaudir tous les soirs ses parents soignants restés en région parisienne a permis de donner un sens à cet éloignement, un petit lien de plus comme celui de leur parler quotidiennement, en attendant de pouvoir "sauter sur mon lit !", dit-elle.
Retrouver son intimité, son environnement, un souhait formulé à tout âge.
Noémie a 13 ans et avoue qu'"être loin de ses affaires, être loin de sa chambre, loin de sa maison, de son jardin, c'est dur, il faut s'adapter".
"Ça s'est plutôt bien passé, c'est vrai qu'on n'est pas pires ennemis, on s'entend bien, c'est déjà un point positif, dit Mathias, c'est vrai que les journées sont un peu les mêmes mais on essaie de, faire au mieux; on essaie de s'occuper avec ce qu'on a".
Isabelle a 14 petits-enfants, elle a l'habitude de les accueillir en vacances, avec l'un ou l'autre parent. Rien à voir avec cette situation dans laquelle il fallait aussi rassurer.
"On se sent un peu démuni, que dire ? reconnnaît Isabelle, leur grand-mère, il y a eu un moment de gros stress quand Noémie est descendue en nous disant que sa maman avait attrapé le coronavirus. Elle avait gardé ça tout l'après-midi, elle ne nous l'avait pas dit. Ça les a pas mal inquiétés".
Bientôt le Jour J, la fin des crêpes du mercredi et de tous les petits rituels inventés pour tenir et se souvenir d'un printemps particulier.
"C'est sûr que, quand on est collé avec ses deux grands-parents, on apprend à les connaître. On a tissé un lien particulier d'affection. Je pense que je n'oublierai jamais qu'il nous ont gardé nous, petits monstres insupportables, pendant deux mois. Je suis très reconnaissante et admirative" conclut Noémie.
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