Le PDG des chantiers navals sud-coréens en difficulté STX Offshore & Shipbuilding Lee Byung-Mo vient d'avertir que l'entreprise aura à faire face à des jours difficiles après avoir évité la banqueroute et été soumise à un plan de restructuration sous le contrôle de la justice.
La société qui bat de l'aile - après avoir été le plus grand chantier naval de Corée du Sud - s'est battue pendant quatre ans contre un amoncellement de pertes, dû à une mauvaise gestion ainsi qu'à une forte baisse de la demande. Elle a demandé le mois dernier à être soumise à un plan de restructuration sous le contrôle de la justice après que que ses créanciers bancaires ont refusé de remettre la main à la poche, la poussant au bord de la faillite.
Un tribunal de Séoul a accédé à cette demande, ce qui signifie qu'il supervisera la gestion de la société et réechelonnera sa dette pour lui éviter la faillite. "Il est regrettable que nous ayions été soumis au contrôle de la cour, mais c'est également une chance que nous ayions évité le pire", a déclaré le PDG de STX Lee Byung-Mo, dans un message adressé à ses employés. "Le chemin du redressement sera dur et tous les salariés devront partager le fardeau ...mais essayons de surmonter cette crise avec réalisme", a-t-il ajouté dans ce message. En vertu de la décision de la cour, M. Lee devra lui soumettre un plan de restructuration d'ici septembre. La société ploie actuellement sous une dette de 300 milliards de wons (258,3 millions de dollars US).
La compagnie - qui fait partie du groupe STX Group - possède plusieurs actifs en Europe dont des chantiers navals en France (dont celui de Saint-Nazaire). Les banques créditrices ont depuis 2013 fourni plus de 4000 milliards de wons à STX pour lui permettre de rembourser des obligations arrivées à maturité sans que cela permette de la renflouer. STX - placé sous le contrôle de ses créanciers depuis 2013 -- a annoncé une perte nette de plus de 300 milliards de wons l'année dernière.
Les chantiers navals, dont STX et Daewoo, sont confrontés à une baisse de la demande globale et à la concurrence de la Chine. Le gouvernement sud-coréen ainsi que les banques créditrices -- dont la banque publique Korea Development Bank -- ont ces derniers mois exhorté STX à lancer une restructuration intense impliquant un grand nombre de licenciements.
avec AFP