Loire-Atlantique : "Le Trois Francs Six Sous" bar associatif au Pellerin, rapidement devenu indispensable

Il y a des idées comme ça qui trouvent vite leur public. Au Pellerin, près de Nantes, un bar associatif fait régulièrement le plein de clients... et de bonne humeur.

Dans l'arrière salle du "Trois Francs Six Sous", quelques clients tentent de répondre aux séries de questions.

"Je vous conseille de mâcher pour en extraire le maximum d’arômes" dit Romain à une des équipes du quiz sur les vins organisé ce jeudi soir. Il est venu faire déguster plusieurs cépages et parler de quelques vignobles.

L'animateur œnologique, fondateur de la Maison Rouge Gorge, est aussi membre de l'association qui gère ce bar associatif. Les animations ne manquent pas dans ce lieu créé il y a quatre ans. Les habitants du Pellerin et des alentours ont vite adopté ce qu'ils appellent maintenant "le Six Sous", rue du Dr Sourdille, face à la mairie, en descendant vers le port.

Le lieu abritait déjà un bar, le "Tabula" mais en 2018, l'établissement périclitait et il était à vendre, on parlait d'en faire une habitation.

Bernard Bellot, qui se définit comme "un parigot repenti" était venu habiter au Pellerin, petite commune de 5000 habitants, au bord de la Loire, à l'ouest de Nantes, pour y rejoindre sa compagne Yveline Pallard. Les deux artistes ont eu la folle idée de racheter le Tabula et d'en faire un bar associatif.

"On a acheté en notre nom, explique Bernard, mais devenir propriétaire n’était pas le but du jeu, le but était d’éviter que ce bar ne disparaisse. On a créé une association.  Pendant tout l’hiver 2018, on a fait des travaux avec des bénévoles. On a ouvert en mai 2019. Le bar a tout de suite bien fonctionné avec une épicerie, une librairie, des concerts. On a dépassé les mille membres et il y a une centaine de bénévoles pour donner un coup de main dont une trentaine très actifs."

A côté du quizz œnologique, un autre groupe, ils sont arrivés vers 19h pour l’apéro tarot. Cinq hommes et une femme.

"Dévoile-toi Max !" plaisante François. "T’as pas le bon feeling ce soir" répond Max. Ces cinq-là viennent souvent le jeudi soir. "Beaucoup de gens jouaient au lycée, explique François, et se sont dit : tiens, ça joue au tarot ici, on va s’y remettre !"

"On a commencé à cinq, se souvient Lionel, et le jeudi suivant y’avait déjà plus de monde." 

La chanson du samedi midi

Au début de la soirée, le bar ouvre à 17h le jeudi, certains sont venus jouer aux échecs. Il y avait aussi un apéro lecture au cour duquel un adhérent est venu parler d'un livre qui lui a plu.

Car ici, pour prendre un verre, il faut d'abord être adhérent de l'association. Mais le coût de l'adhésion est symbolique et cela permet, si on donne son adresse mail, de se tenir au courant des événements organisés au "Six Sous".

Au mur du fond, quelques affiches qui donnent le ton : "Non à la centrale nucléaire du Pellerin", référence à un combat mené ici dans les années 70. 

Le samedi est aussi un jour d'affluence. A la sortie du marché, le "Six Sous" se remplit pour la chanson hebdomadaire qui est affichée dès le jeudi ou signalée dans le newsletter envoyée aux adhérents. "Le samedi, à midi pile, explique une adhérente, on vient la chanter une seule fois tous ensemble." 

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Des adhérents du bar associatif jouent du Ukulélé. ©France Télévisions Olivier Quentin

Quelques notes de musique parviennent justement de l'autre salle, près du comptoir. Côte à côte, Hélène et Fanny, joueuses de Ukulélé, déchiffrent une partition. 

" A chaque fois que je viens, explique Hélène, j’amène mon Ukulélé au cas où quelqu’un amènerait un instrument." Les notes qui s'échappent des deux petits instruments contribuent à donner une ambiance chaleureuse au bar. 

"Les soirs de concert, témoigne Dominique, y’a un monde fou. Si ce bar n’existait pas, faudrait l’inventer."

Au Pellerin, il y a aussi deux autres bars mais, apparemment, on ne se mélange pas.

"Le Trois Francs Six Sous" est à vendre. Mais ça n'annonce pas une fermeture. "On est en train de s’organiser pour une société coopérative d’intérêt collectif pour que le bâtiment soit en propriété collective" explique Bernard Bellot. "On va fêter notre anniversaire les 14 et 15 mai lors d’un grand banquet, ajoute-t-il. La rue sera fermée."

"Le bar fonctionne bien, rassure Hugo, le Président de l'association. L’idée de passer en propriété collective, ça va pérenniser le lieu et tant qu’il y a des gens pour faire tourner, qu’il y a du sang neuf qui arrive régulièrement, le « Six sous », y’ a rien qui peut l’empêcher de continuer."

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