Le parc zoologique Biotropica situé à Val-de-Reuil (Eure) vient d’accueillir plusieurs flamants roses. Ce sont plus exactement des flamants du Chili, une espèce menacée que les soigneurs entendent bien faire perdurer en Normandie.
Une espèce vient s'ajouter à la liste des habitants de Biotropica. Après avoir inauguré le plus grand bassin à piranhas de France au printemps dernier, ce sont desormais des flamants du Chili que le public pourra admirer à Val-de-Reuil.
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8 ans de patience
Cela fait des années que le parc Biotropica voulait accueillir des flamants roses. Mais l’élégant oiseau n’aime pas la solitude et c’est son instinct grégaire qui a du obliger les soigneurs à patienter. "Pour des raisons de bien-être animal on ne rassemble pas 5 ou 6 flamants roses car leur bien-être est optimal au-delà de 25 ou 30 animaux", explique François Huyghe, directeur de Biotropica.
L’objectif est d’en avoir 50 voire 60. Pour bien vivre, ils ont besoin de beaucoup d’aération et d’ensoleillement, c’est pourquoi les arbres de leur parcelle ont été raccourcis : "ils ont besoin d’air et de vent, mais ce sont des animaux résistants".
Elevés en Bretagne, visibles en Normandie
Au fil des ans, plusieurs animaux ont été réservés dans plusieurs parcs zoologiques à travers l’Europe. Ils ont ensuite été rassemblés en Bretagne au zoo de Branféré (Morbihan) qui a soigneusement pris soin du groupe avant leur rapatriement en Normandie. Certains flamants roses du parc de Clères (Seine-Maritime) étaient également prévus pour Biotropica mais "des amours se sont créés et on ne va pas séparer des couples" sourit François Huyghe, directeur de Biotropica. Cependant, le fruit des amours de ces couples pourraient d’ici quelques années rejoindre Biotropica.
On recherche des males pour que chaque femme ait un amoureux et avoir ainsi des naissances dans les prochaines années.
François Huyghe, directeur de Biotropica
"Actuellement la plus grande menace c’est l’exploitation du lithium, qui se trouve par exemple dans les batteries des voitures électriques. Les extractions se font autour des grands lacs où vivent cette espèce et le dérangement minier décourage les oiseaux de nicher", détaille le directeur. "Raconter leur histoire contribue à la connexion de tous nos concitoyens aux problématique de l’animal dans la nature."
Le Flamant du Chili est considéré par l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature) comme "Presque menacé" du fait de l’exploitation de ses œufs et de la disparition de son habitat, liée à l’assèchement et la pollution des lacs qu’il fréquente peut on lire sur le site du parc Biotropica.
Plus rose que l’Européen
Le Flamant du Chili se différencie facilement des autres flamants roses par ses pattes grises aux articulations et pieds roses et son bec gris avec le bout noir. Il vit en large colonie pouvant atteindre plus de 6000 individus.
Le Flamant du Chili construit en guise de nid un monticule de boue au sommet duquel il pond un oeuf unique. Il doit la couleur rose de son plumage aux pigments caroténoïdes des petites crevettes dont il se nourrit et qui prolifèrent dans les lacs salés qu’il fréquente. Il s’agit du flamant rose le plus présent en Amérique du Sud.