Ils restent présents dans le Parc naturel régional de Camargue, même après la baisse des températures. Si une partie des flamants roses rejoint d'autres lieux aux bords de la Médirerranée durant leur période de reproduction, d'autres choisissent de rester dans le sud de la France. Explications avec les professionnels de ce lieu particulier où vivent et se reproduisent les volatiles.
Il a entamé sa période de reproduction, dans le Parc naturel régional de Camargue, jusqu'au mois de février.
Le flamant rose est actuellement visible dans cet espace au bord de la Méditerrannée, à la frontière de l'Occitanie et des Bouches-du-Rhône, malgré la chute des températures. "En général, les oiseaux sont soit migrateurs soit sédentaires. Cette espèce a choisi d’être un peu tout à la fois", explique Jean Jalbert, directeur de la Tour du Valat, institut de recherche pour la conservation des zones humides. "Certains flamants font le choix de rester ici en hiver, en pariant que le temps sera assez clément. D'autres traversent la Méditerranée, pour revenir au printemps et se reproduire". D’autres enfin sont plus "erratiques" (sans parcours fixe ni constant, NDLR) et cherchent un lieu de reproduction ailleurs que dans le sud de la France.
"Cette stratégie de reproduction est payante"
Si les premiers oiseaux ont pu être bagués en 1977, les observations ont permis de mieux comprendre le parcours du volatile. “Ce que l'on sait, c'est que cette stratégie de reproduction est payante. Il y a au total une dizaine de sites de reproduction autour de la Méditerranée, un seul en France, ici en Camargue. Ce site est investi chaque année par les flamants. Si jamais un autre site est plus propice un jour, en Tunisie, en Algérie ou en Turquie par exemple, ils pourront également s'y rendre", indique Jean Jalbert.
Il précise cependant que les observateurs ne comprennent pas encore totalement "le déterminisme" de ce comportement : "On ne le comprend pas exactement, on pense que cela est davantage lié au caractère individuel qu’à l’hérédité".
Si la Camargue est aujourd'hui l'un des principaux lieux de vie des flamants roses, cela n'a pas toujours été le cas. "Dans les années 60, la Camargue était la principale colonie de reproduction en Méditerranée. Pendant plus de 10 ans, les flamants roses ne se sont plus reproduits en Camargue, du fait de l’aménagement du territoire, du dérangement. Il n'y avait plus aucun site propice", décrit Jean Jalbert.
En ce 27 décembre, on y trouve par exemple des oiseaux venus d'Espagne. "On a ici un mâle, né en 1999 à la Laguna de Fuente de Piedra, à Málaga", explique Sarah Barika, guide nature au parc ornithologique de Pont de Gau, en observant les bagues des animaux. Non loin des Saintes-Marie-de-la-Mer, aux portes du Gard, elle étudie les numéros portés par les flamants pour pouvoir retrouver leur histoire. Ici, l'oiseau a principalement été observé en Camargue.
"On a des comportements atypiques d'un individu à l'autre : il y a des flamants expatriés, des grands voyageurs et d'autres très casaniers", précise la guide à notre journaliste Jael Galichet.
50 000 volatiles séjournent en Camargue du printemps à l'été, 25 000 en hiver.