Des sounds system dans les rues de Nantes pour défendre la techno

Mis à la marge lors de la fête de la musique, les sounds system techno ont été, de fait, exclus des festivités. Séance de rattrapage devant la Préfecture de Nantes et dans les rues du centre-ville, ce samedi après-midi, à l'appel du collectif “Tekno Anti Rep 44”.

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Devant la Préfecture ce samedi après-midi, puis dans les rues du centre-ville jusqu'au château, des centaines de jeunes dansent aux rythmes que diffusent des murs d'enceintes véhiculés par des camion.

Une sorte de "fête de la musique techno" pour compenser l'absence des sound system le 21 juin dernier. 

Organisée par le collectif “Tekno Anti Rep 44”, cette manifestation dansante a pour objet de dénoncer la répression dont les amateurs et organisateurs de sound system s'estiment victimes à Nantes et dans l'agglomération.

"Après une année 2019 tragique avec le décès de Steve suite à l’intervention violente de la police, deux années sans fête de la musique en raison de la COVID et une édition 2022 ou nous avons été exclus, mis à la marge par les autorités, nous voulions renouer le dialogue et trouver un accord avec les acteurs institutionnels" indique les défenseurs de la techno dans un communiqué

Une concertation qui n'a visiblement pas abouti, la mairie, comme la préfecture, interdisant l'accès aux sound system dans le périmètre du centre-ville.

"La préfecture, loin de nous soutenir, semble nous considérer plutôt comme un problème de sécurité. Malgré plus de 30 ans d’histoire pacifique et un rayonnement international de la scène française, la tekno semble plus que jamais ostracisée dans le paysage culturel nantais. En interdisant toute expression culturelle autre que celle qui leur convient, les autorités poussent toute une partie de la jeunesse dans l’illégalité et seront donc pleinement responsables des conséquences inhérentes" soutient encore le collectif.

Un deuxième événement techno annulé

Cette manifestation fait écho à une autre interdiction. Celle qui a été faite au collectif Sweatlodge, basé à Nantes, les 5 et 6 mai dernier, de tenir sa "Sweatlodge Party".

Cet événement a été annulé par la mairie de Saint-Herblain 24h avant qu'il ne se produise. 

Crée en 2005, le collectif Sweatlodge, basé à Nantes, se définit comme une plateforme de production dédiée au sound system, à la techno et aux arts forains. Certes, La plateforme n'organise pas de free party, et si l'annulation de "Sweatlodge Party" n'a pas directement à voir avec "l'esprit tekno", il n'empêche.

Selon Martin Geoffre l'administrateur de Sweatlodge, qui émane, elle aussi, de la culture underground, "une démarche amiable a été engagée il y a plusieurs semaines, mais la mairie de Saint-Herblain ne nous a pas répondu. Un silence assourdissant qui peut s'expliquer par le fait que l'on ne prenne toujours pas au sérieux des propositions culturelles qui se déroulent hors les murs".

Sweat Lodge dénonce aussi dans une pétition "le manque de considération et de reconnaissance qui perdure depuis les premières raves techno des années 1990".

"Si un collectif tel que le nôtre, poursuivent les responsables de Sweatlodge, avec près de 20 ans d’expérience dans l’organisation de fêtes éphémères, est encore régulièrement empêché d’aller au bout de ses projets, on ne peut que s’inquiéter pour le futur".

L'association plaide pour que des dispositifs d’accompagnement soient être mis en œuvre "pour faire en sorte que les nouvelles générations se sentent légitimes à monter des fêtes sans avoir besoin de recourir à l’illégalité".

 

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