Ils sont belges et le revendiquent dès l'entrée de leur exposition avec ce nom graffé sur le mur : "Cent Nonante Neuf". Le crew CNN199 sera à l'honneur pendant tout le festival en accueillant les festivaliers, organisateurs et artistes au sein du QG, lieu central du HIP OPsession 2017...
C'est LA première bonne nouvelle de cette treizième édition, le festival HIP OPsession, qui sera inauguré jeudi 16 février, disposera de son QG pendant les 15 jours du festival, un site installé au coeur du bâtiment qui abritait déjà, l’été dernier, l’exposition Grafikama (Service Peinture), 2 rue des Pénitentes à Nantes. Un véritable lieu de vie où se croiseront festivaliers, médias, bénévoles, artistes et staff avec sur place un bar, la boutique du festival, des émissions radio en direct, des rencontres, des découvertes, une conférence et des showcases.
Le hip hop sort les griffes
Calligraphie, portraits, fresques ou graffiti vandale, toutes les approches graphiques du hip hop seront représentées avec une présence en force de la hyène. Pourquoi ? Deux raisons, selon Arabee, membre du collectif CNN199, "d'une part, c'est un jeu de mot phonétique avec notre nom CNN, la répétition du N sonnant comme hyène, et d'autre part, la culture hip hop est née dans ce qu'on appelle la jungle urbaine, et dans cette jungle-là, nous (les graffeurs, ndlr) sommes les hyènes, avec ce côté mal-aimé, un peu regardés de travers, comme des insoumis, des vandales. On s'identifie à cet animal".
Dans le collectif CNN199, créé il y a 25 ans, peu sont encore des graffeurs vandales (qui oeuvrent à la sauvette, ndlr) mais tous sont des artistes confirmés qui graffent un peu partout sur la planète. "L'esprit vandale...", précise Arabee, "on ne l'oublie jamais, ça fait partie de notre parcours, ça restera toujours en nous mais ça ne nous empêche pas nous émanciper et de nous développer". Comme l'esprit rock ou punk, il y a aujourd'hui un esprit hip hop !
Il est bien là l'esprit hip hop même si certaines oeuvres comme celles de Miss Veneno, jeune et talentueuse graffeuse nantaise, s'éloignent du graff initial de la rue. Ses hyènes dorées sont d'une extrême finesse, d'une beauté sauvage indomptable. Il y a aussi les calligraphies de Dema, inspirées du travail du grand calligraphe perse Hassan Massoudy, les oeuvres abstraites de Djamel Oulkadi, ou encore les collages de Polux, les fresques de Hmi ou de Mesk.
"Tout au long de notre histoire, nous avons essayé de marquer les esprits et nous espérons marquer la ville de Nantes de notre empreinte, c'est une façon pour nous de continuer la légende du hip hop et de rester dans l'histoire".