La baisse des taux du crédit immobilier permet aux ménages d'acquérir un appartement plus grand qu'il y a dix ans. En 2016, les Angevins ont donc pu, pour le même prix, acheter un logement avec une surface de 30m² supplémentaires par rapport à 2006.
Dans une étude publiée mardi, les Notaires de France ont comparé la surface d'un logement ancien que permettait d'acheter en 2006 et en 2016 une mensualité de 1 000 euros d'un emprunt immobilier sur 20 ans.
A partir de leurs données, les notaires ont calculé la surface d'un logement dans les agglomérations de plus de 150.000 habitants, acquis grâce à un emprunt immobilier à un taux d'intérêt de 3,98% en 2006 contre 1,72% en 2016 (taux moyens Banque de France).
Or, "si l'on met en parallèle l'évolution des prix avec celle des taux, on s'aperçoit que la baisse des taux a apporté un effet de levier assez extraordinaire", a déclaré Thierry Thomas, président de l'Institut national de droit immobilier, lors d'une conférence de presse.
En dix ans, le pouvoir d'achat immobilier des Français a augmenté dans toutes les agglomérations de plus de 150.000 habitants, à l'exception de Bordeaux, et pour les appartements, de Lyon.
A Bordeaux, une mensualité de 1 000 euros sur 20 ans permet en 2016, d'acheter un appartement de 60 m2, soit 10 m2 de moins qu'en 2006, car les prix ont flambé de 41,8% depuis 2006, et une maison de 72 m2 (-4 m2).
C'est la seule ville de France où l'on achète une maison plus petite qu'il y a 10 ans, à budget équivalent, en raison d'une envolée des prix de 25,7%.
De même à Lyon, cette même mensualité ne permet plus d'acheter qu'un appartement de 57 m2, soit 4 m2 perdus en dix ans, car les prix ont bondi de 29,5%.
Dans ces deux métropoles, "la hausse des prix a été telle en dix ans, que la baisse des taux n'a pas pu la compenser", a observé Thierry Thomas.
En revanche on peut acquérir une maison de 72 m2 à Lyon, soit 10 m2 de plus, car les prix de ces biens ont progressé plus modérément (+10,9%) depuis 2006.
GAINS AMPLIFIÉS PAR DES PRIX EN BAISSE
A l'inverse, les villes où le gain d'achat immobilier lié à la baisse des taux a été le plus fort en 10 ans, pour l'acquisition d'un appartement, sont Saint-Etienne, avec 83 m2 supplémentaires soit 211 m2 achetés, Angers (+30 m2 à 112 m2), Toulon (+28 m2 à 94 m2), Le Havre (+27 m2 à 114 m2), Reims (+22 m2 à 97 m2) et Dijon (+21 m2 à 99 m2).
Ces gains ont été amplifiés par une baisse des prix des appartements dans ces villes, en 10 ans: de 26,2% à Saint-Etienne, 11,1% à Angers, 14,6% à Toulon, 6,9% au Havre, 6,3% à Reims et 4,4% à Dijon.
En revanche, le gain a été bien moindre pour un appartement acquis à Lille (+2% à 67 m2), Nice (+4 m2 à 55 m2), Strasbourg (+5 m2 à 79 m2), Nantes (+6 m2 à 75 m2), Toulouse (+9 m2 à 76 m2) ou Montpellier (+10 m2 à 77 m2), où les prix immobiliers ont progressé sur la période.
Les hausses de prix depuis 2006 s'étalent, dans ces métropoles, de +17,6% à Lille, +13,9% à Strasbourg et 13,2% à Nice pour les plus fortes, à +6,1% à Montpellier.
Pour les maisons, dont les prix sont restés plus stables ces dix dernières années que ceux des appartements, l'amélioration du pouvoir d'achat n'a pas été négligeable : 26 m2 de plus à Saint-Etienne (pour une maison de 118 m2), 23 m2 au Havre (110 m2), 18 m2 à Dijon et 7 m2 à Montpellier.
Selon le Crédit Foncier, depuis 2008 le gain de pouvoir d'achat immobilier a été de 29% sur la France entière.