L'ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, demande de ne "plus perdre de temps" dans la mise en place de la retenue à la source de l'impôt sur le revenu, dans une interview à l'hebdomadaire L'Hémicycle publié cette semaine.
"L'objectif, c'est 2018. Il ne faut donc plus perdre de temps", estime le député de Loire-Atlantique, qui assure qu'il restera "mobilisé" pour que "l'on ne se retrouve pas dans la situation des gouvernements (y compris de droite) qui ont fini par renoncer à cette réforme".Celle-ci "requiert une bonne préparation: il faut trois ans", souligne-t-il, en rappelant qu'il avait "proposé de lancer cette réforme en 2013" lorsqu'il était à Matignon.
L'actuel gouvernement a prévu une vaste concertation, devant déboucher sur un "Livre blanc" en 2016, pour tenter de préciser les modalités pratiques d'application.
"C'est aujourd'hui un sujet consensuel entre la droite et la gauche, ainsi que dans l'opinion publique", affirme JM Ayrault, d'après qui "ce n'est pas une complexité de plus pour les entreprises".
"Ce n'est pas une réforme structurelle en soi, mais c'est le préalable à toute réforme significative de notre système fiscal", plaide aussi ce tenant d'une fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG.
"On ne fait que repousser le chantier de ce grand impôt citoyen", déplore-t-il, voulant l'ouvrir également "dès maintenant". "Tout est une question de volonté politique", d'après lui.
Interrogé sur les regrets exprimés par François Hollande d'avoir supprimé la TVA sociale voulue par Nicolas Sarkozy, JM Ayrault raconte que "sur cette question précise, il n'y a pas eu de débat". "Il y avait un engagement de campagne ferme : nous reviendrions sur la +TVA Sarkozy+. Elle visait à baisser les charges des entreprises. Elles ont baissé par d'autres moyens, plus adaptés et plus justes: le CICE et le pacte de responsabilité", justifie-t-il.
Au sujet de la réforme du droit du travail projetée par le gouvernement, l'ancien Premier ministre juge que "le rapport Combrexelle est une base intéressante". "Je suis favorable aux améliorations, aux simplifications, mais sur la base d'un accord avec les partenaires sociaux", faute de quoi "nous irons vers un conflit", prévient-il, rejetant aussi "un Code du travail à plusieurs vitesses".