Inrocks Philips 2015 : après les attentats à Paris, le public était là, l'ambiance nettement moins. Témoignages...

Flavien Berger, Ghost Culture et Son Lux étaient à l'affiche de la deuxième et dernière soirée du festival des Inrocks à Nantes. Un concert empreint d'une certaine gravité. Rencontre dans le public avec Élisabeth, Julien, Brice, Cassandre, Olive, Virginie... 

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Nous ne voudrions être nulle part ailleurs qu'avec vous en France en ce moment

lance Ryann Lott, leader du groupe Son Lux. Et d'enchaîner avec le morceau now I want (to be free). Le message de soutien du groupe américain fait chaud au cœur et est, bien évidemment, largement applaudi par le public présent hier soir dans la grande salle de Stereolux. 

Un public venu en force, peut-être un peu mois que samedi soir pour Bo Ningen, Wolf Alice, The Districts et Fat White Family. A l'affiche de cette deuxième et dernière soirée des Inrocks à Nantes, le Français Flavien Berger, l'Anglais Ghost Culture et donc Son Lux, trois formations qui auraient dû jouer la veille à La Cigale, si il n'y avait pas eu les attentats et l'annulation des dates parisiennes du festival.

Du côté du public, les réactions sont unanimes, il fallait être présent même si le cœur n'y était pas tout à fait !
Pour Julien, c'est essentiel d'être là ce soir :"On ne sait pas trop ou se mettre, on est choqué mais il ne faut pas se laisser intimider, il faut garder la tête haute. Je trouve ça essentiel de ne pas succomber à la peur, de s'enfermer dans leur jeu. Je suis dans le commerce et j'ai remarqué samedi qu'il n'y avait pas eu la même baisse de fréquentation qu'au lendemain du 7 janvier, les gens sont certes choqués mais déterminés à faire face à la situation".

On comprend pourquoi il y a tant de migrants qui viennent en Europe, eux vivent ça tous les jours

Pour Brice, Cassandre et Etienne, trois copains qui travaillent dans l'informatique, le moment est difficile à vivre. "On le vit mal, on est atteint, on sent que c'est une attaque purement gratuite, il n'y a pas vraiment de symbole attaqué à part la culture. On peut penser qu'ils visaient un signe fort avec Charlie Hebdo mais là, ils cherchent simplement à tuer des gens. On comprend pourquoi il y a tant de migrants qui viennent en Europe, eux vivent ça tous les jours. Et on ne résoudra pas le problème juste en empêchant ces migrants de venir chez nous. Il faut aller à la source du problème"

"c'est vrai; c'est choquant...", poursuit Cassandre, "on est touché parce que c'est chez nous mais il y a eu avant l'attentat à Beyrouth, et puis encore avant ailleurs, c'est tout le temps comme ça. En tant que Terrien, il faudrait s'indigner en permanence de ces actes et se réveiller".
Un peu plus loin, Olive et Virginie sont visiblement touchées et restent sans voix. "Ce qui s'est passé à Paris est à la fois un écho à l'attentat du 7 janvier à Charlie Hebdo et en même temps quelque chose de complètement autre. La cible n'est pas du tout la même et en même temps on sent qu'il y a une logique. C'est effroyable ! Et venir à un concert après ça n'est pas simple parce que l'ambiance n'y est pas. Toutefois, symboliquement, il fallait y aller !".

je ne céderai pas à la peur. C'est ma réponse...


Elisabeth est pour sa part totalement sidérée. Difficile de parler de tout ça dit -elle. "Ça touche des gens qu'on aurait pu croiser. Mais je ne céderai pas à la peur. C'est ma réponse"

Jean-François, lui, n'a pratiquement pas dormi de la nuit, entre vendredi et samedi matin, "j'ai navigué entre Facebook et Twitter jusqu'a 2h00 du matin et me suis réveillé à 6h00 pour voir où on en était. C'est lourd, d'autant que je connais le Bataclan, mais je n'ai pas hésité à venir ce soir à Stereolux... pas une seconde".

 

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