Après 16 mois de détention provisoire, un tribunal de New Delhi, en Inde, a ordonné la remise en liberté de la Française Marie-Emmanuelle Verhoeven, dont le Chili réclame l'extradition pour son implication présumée dans l'assassinat en 1991 d'un sénateur
proche du général Pinochet.
"Cette première victoire n'est qu'une étape et nous devons rester mobilisés afin que l'Inde examine sereinement la demande d'extradition chilienne dont nous dénonçons depuis le premier jour le caractère politique et l'absence de fondement légal", a ajouté l'avocate.
Marie-Emmanuelle Verhoeven, 56 ans, originaire de Nantes, avait été arrêtée en février 2015, à la demande de la justice chilienne via Interpol, peu après son entrée dans le pays à la frontière indo-népalaise. La Française, originaire de Nantes, était depuis détenue à la prison centrale de Delhi. La justice du Chili, qui demande son extradition, la soupçonne d'avoir participé à l'assassinat du sénateur de droite Jaime Guzman Errazuriz en avril 1991 par un groupe d'extrême gauche, le Front patriotique Manuel Rodriguez (FPMR). Ses avocats demandaient sa libération immédiate, en attendant la décision finale. Ils avaient soumis une lettre de l'Ambassade de France garantissant sa coopération avec la justice indienne au nom de la protection consulaire.
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Le sénateur Jaime Guzman, également professeur de droit, avait été abattu alors qu'il sortait de l'Université catholique du Chili. Il était considéré comme un des principaux inspirateurs de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990). La justice indienne doit se prononcer sur la validité de la demande d'extradition du Chili. Elle doit dire si le traité d'extradition existant, qui date de 1897, alors que l'Inde était toujours une colonie britannique, est toujours valable. "Le chef d'accusation de terrorisme, dont elle est accusée à tort, n'existe pas dans le traité d'extradition que le gouvernement indien entend appliquer", avait fait valoir l'avocate indienne de Mme Verhoeven.
La Française avait déjà été arrêtée en janvier 2014 à l'aéroport de Hambourg, en Allemagne, à la demande de la justice chilienne mais elle avait été libérée six mois plus tard, l'Allemagne ayant refusé l'extradition.
avec AFP