Le nombre de cas de dengue importés est en nette hausse cette année en Pays de la Loire, en raison notamment de l’épidémie qui sévit aux Antilles. Des actions sont menées pour limiter la prolifération du moustique tigre, vecteur potentiel de la maladie.
La mondialisation, notamment le transport des personnes et des marchandises, couplée au réchauffement climatique, forment un terreau propice à l’émergence des maladies dites vectorielles.
La dengue, le zika et le chikungunya sont des arboviroses, des maladies virales, transmises par un intermédiaire, un vecteur dans le langage scientifique, en l’occurrence les moustiques tigres femelles infectés, les Aedes albopictus.
Si les cas de dengue s’observent principalement dans les départements d’outre-mer, une surveillance renforcée saisonnière est désormais en place en France métropolitaine du 1ᵉʳ mai au 30 novembre.
64 cas de dengue depuis le 1ᵉʳ mai 2023
En Pays de la Loire, 64 cas de dengue importés ont été recensés depuis le 1ᵉʳ mai 2023, dont la moitié en Loire-Atlantique. Les personnes contaminées ont contracté la maladie, majoritairement aux Antilles où sévit l’épidémie depuis cet été.
En 2022, seul 4 cas de dengue et 2 cas de Chikungunya avaient été rapportés, précise l’ARS qui souligne également qu’il n’y avait pas eu d’épidémie aux Antilles, l’année dernière.
Si la maladie est asymptomatique, dans 50 à 90 % des cas, les symptômes ressentis sont une forte fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et parfois des douleurs rétro-orbitaires.
"Ces symptômes se manifestent dans les 3 à 14 jours qui suivent la piqûre par le moustique tigre, précise l’ARS, et son évolution est favorable au bout de quelques jours". Des formes sévères touchent 1 à 5 % des malades, en particulier les personnes ayant déjà été infectées par le virus.
"Il faut enquêter très vite, en deux à trois jours"
Chaque cas identifié fait l’objet d’une déclaration obligatoire à l’ARS afin de limiter la transmission autochtone du virus. Car durant la période de virémie, soit deux jours avant le début des symptômes et sept jours après, si le malade est piqué par un moustique tigre, celui-ci peut transmettre la maladie à d’autres personnes. C’est pourquoi l’ARS demande aux malades de limiter leurs déplacements et de se protéger des piqures de moustiques.
Durant cette période cruciale pour les services de santé, une surveillance entomologique est mise en place : un périmètre de 150 mètres autour des zones où le malade s’est déplacé est inspecté afin de vérifier si le moustique tigre est présent.
"Il faut enquêter très vite, en deux à trois jours", explique le laboratoire Inovalys, chargé par l’ARS de cette surveillance. "Le virus circule dans le moustique, trois à cinq jours avant qu’il ne devienne contaminant."
Selon les situations, une démoustication est mise en place. Ce fut le cas à Saint-Sébastien-sur-Loire, près de Nantes début septembre. Un autre cas, identifié dans le quartier de Trentemoult à Rezé, a lui fait l’objet d’information aux riverains, car le traitement chimique était impossible sur les bords de Loire, en raison de son classement Natura 2000.
Pour bloquer la chaine de transmission et limiter la prolifération du moustique, il est indispensable de supprimer les lieux de ponte de l’insecte, en l'occurrence les réservoirs d'eau stagnante.
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Depuis l'été 2023, 16 communes sont considérées comme colonisées par le moustique tigre :
- En Loire-Atlantique : Le Pellerin et Saint-Sébastien-sur-Loire depuis 2019, Rezé depuis 2021, Bouguenais et Nantes depuis 2022, Orvault depuis 2023.
- En Maine-et-Loire : Trélazé depuis 2017, Chacé (commune de Bellevigne-les-Châteaux) depuis 2018, Les Garennes sur Loire depuis 2020 et Murs Erigné (août 2023).
- En Mayenne : Château-Gontier-sur-Mayenne depuis 2020.
- En Vendée : Fontenay-le-Comte depuis 2015, Sainte-Hermine depuis 2019, Jard-sur-Mer (juillet 2023), Aizenay et Sainte-Pexine (août 2023).