À Nantes, un rassemblement interreligieux pour appeler à la paix après les attaques terroristes du Hamas en Israël

Plus de 150 personnes de confessions différentes ont participé, ensemble, à un moment de prière silencieux au temple protestant de Nantes ce jeudi midi. Tous voulaient, à travers leur présence, signifier leur désir de voir les hommes et les femmes du monde faire la paix, quelles que soient leurs origines ou leur religion.

Une heure de prière, ensemble. Peu importe en quoi ou en qui l’on croit. Après les attaques terroristes perpétrées par le Hamas en Israël ce week-end et alors que le conflit armé s’enracine au Proche-Orient, les pasteurs du temple protestant de Nantes ont lancé une invitation à tous les croyants. Une invitation à la paix, à travers l’organisation d’une cérémonie interreligieuse silencieuse.

Musulmans, juifs, bouddhistes, chrétiens et d’autres encore… Plus de 150 personnes ont franchi la porte du temple à 12 h 30 pour se recueillir ensemble. Au milieu des civils, une dizaine de prêtres, catholiques, orthodoxes, un pasteur… Autant de religieux peu habitués à accueillir leurs fidèles ensemble.

"Il faut échanger, communiquer et faire de la médiation"

"Je suis là parce que je souhaite être solidaire un peu de ce qui se passe au Proche-Orient, mais plus largement de toutes les guerres", lâche Joachim, qui s’est arrêté prier quelques dizaines de minutes sur sa pause déjeuner. Le catholique a tenu à répondre à "cette belle invitation" du pasteur, même s’il l’avoue, "la prière n’est pas trop ma tasse de thé".  

Comme Joachim, Anne est venue se recueillir en silence. Bouddhiste, cette retraitée nantaise a prié "pour la paix dans le monde et la fin des atrocités". Elle se dit "déçue par les Hommes", qui "n’arrivent pas à s’entendre". D’ailleurs, Anne est persuadée que "même lorsqu’il y a des injustices, il faut échanger, communiquer et faire de la médiation, sinon on n'arrivera jamais à rien de façon pacifique".

Un moment en silence

Devant le temple, le pasteur Pierrot Munch adresse un petit mot et un sourire à ceux qui franchissent la porte. Il est surpris de voir qu’autant de gens ont fait le déplacement. "Vivre une heure en silence ensemble et sentir qu'on est porté par quelque chose qui nous dépasse, par quelqu'un qui nous dépasse, ce n'est pas rien", glisse le religieux, ému par ce moment, qu’il a voulu sans aucun bruit, sans prise de parole.

Le silence me fait penser à la neige qui recouvre un paysage et qui lui donne une unité. Et je crois que le silence, dans nos diverses traditions religieuses, fait toujours partie de la vie spirituelle. C’est peut-être dans le silence qu'on se rassemble de la manière la plus universelle, qui permet la grande liberté à chacun de vivre pleinement sa foi dans sa tradition propre.

Pierrot Munch

Pasteur au temple protestant de Nantes

"Montrer une unité entre nous"

Parmi les civils, des représentants d’associations ont fait le déplacement. Bruno Chené compte parmi eux. Il est le secrétaire général de Tibhirine, une association qui prêche pour le dialogue interreligieux et spirituel. Bruno Chené est membre de la communauté religieuse du bahaïsme, une religion monothéiste venue d’Iran vieille de 150 ans, dont le lieu de culte est installé à Israël. L’homme salue toutes les initiatives, comme celle-ci, qui peuvent "concourir à l'unité entre les peuples, entre les religions".

Au-delà de nos divergences, qu'elles soient politiques, religieuses, philosophiques, c'est important, je pense, de pouvoir montrer une certaine unité entre nous, au-delà des conflits partisans, et de dépasser tout ce qui peut être à l'origine de ce conflit, même si malheureusement, ce n'est pas simple

Bruno Chéné

Secrétaire général de Tibhirine

Ce moment d’unité religieuse a inspiré Delphine. La nantaise, chrétienne catholique, en est persuadée, "on devrait le faire plus souvent. On ne devrait pas attendre d'avoir autant d'horreur pour se mettre ensemble et prier". Pour elle, d’ailleurs, juifs, chrétiens, musulmans, indouistes, bouddhistes… tous peuvent ici trouver leur place. Et plutôt que de se réunir en silence, "je suis sûre qu'on pourrait trouver des mots communs. Je suis sûre qu'on pourrait trouver des musiques communes, des actes communs", conclut Delphine.

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