"Nous avons le sentiment d'être abandonnés", déplorent les élus des Pays de la Loire dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, ce 26 juin 2023. Cinq ans et demi après l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes et plus de quatre ans après la signature d'un "Contrat d'avenir", ils déplorent l'inaction du gouvernement et le non-respect de ses engagements.
Signé le 8 février 2019 par Edouard Philippe, après l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le "contrat d'avenir pour les Pays de la Loire" prévoyait notamment le réaménagement de l'aéroport Nantes Atlantique et le développement des infrastructures de transports.
"Quatre ans après cette signature, nous faisons, ensemble, le constat amer que l’État n’est pas au rendez-vous de ses promesses, et que la parole donnée – que votre parole – n’a pas été respectée, s'insurgent les élus de la région, dans une lettre ouverte adressée au Président de la République. Nos populations continuent de subir les nuisances liées au maintien de l’aéroport", dénoncent les élus signataires, de toutes sensibilités politiques. C'est la première fois qu'ils signent une lettre commune sur le sujet.
Les élus dénoncent son état de vétusté, "indigne d’une région comme la nôtre, de Nantes Métropole et de nos départements, qui ont un besoin vital de se connecter efficacement au reste du pays, de l’Europe et au-delà."
Toujours pas de calendrier de travaux
Le trafic de l'aéroport Nantes Atlantique est estimé par la DGAC à 10,7 millions de passagers et environ 77 300 vols par an à l'horizon 2040, contre 7,2 millions de passagers et 63 000 vols en 2019.
"L’État n’est toujours pas capable de fournir un calendrier de travaux", ajoutent les élus, concernant le dimensionnement des parkings et des pistes.
Nos habitants ne sauraient être plus longtemps les victimes collatérales de décisions sans cesse ajournées. Modernisation et protection de la population ne peuvent être décorrélées : ce sont les deux piliers sur lesquels vos gouvernements se sont engagés, et qui sont au coeur des attentes des acteurs locaux pour un aéroport enfin exemplaire et responsable.
Christelle Morançais, Johanna Rolland, Alain Leboeuf, Michel Ménard, Stéphane Le Foll, Florian Bercault, David Samzun, Jean-Marc Verchère
Le contrat d'avenir prévoyait également une amélioration de la connexion ferroviaire vers Paris et des travaux sur les "petites lignes" régionales. Pour les élus, la situation, loin de s'améliorer, s'est au contraire détériorée.
"La desserte de Paris, via la ligne TGV Nantes – Angers – Le Mans (l’une des lignes les plus fréquentées et les plus rentables du pays), ne cesse de se dégrader, en raison, notamment, du manque criant d’investissements dans les équipements destinés à sécuriser les voies", déplorent-ils.
"Alors que les discussions sur le futur « CPER Mobilités » (contrat signé entre l’État et la région qui fixe les investissements en matière de transports pour la période 2023/2027) vont prochainement s’ouvrir, nous voulions vous dire d’une seule et même voix : Monsieur le Président de la République, tenez vos promesses, à commencer par la première d’entre elles : réaménager Nantes Atlantique", concluent les élus.
Une étude commandée par la région anticipe notamment la saturation de l'aéroport à l'horizon 2030. "Le coût d'une telle défaillance pour le développement économique des Pays de la Loire s'évaluerait à une perte de 1% du PIB".
Les travaux d'aménagement de l'aéroport doivent être réalisés par le nouveau concessionnaire, mais celui-ci n'est toujours pas désigné.