Dans un communiqué, la présidence du Sénat souligne "l'extrême gravité des faits reprochés" au sénateur Joël Guerriau, mis en examen et soupçonné d'avoir drogué une députée en vue de l'agresser sexuellement. Gérard Larcher lui a demandé ce lundi 20 novembre de "se mettre en retrait de toutes ses activités liées à son mandat".
"Il revient désormais à M. Joël Guerriau de prendre ses responsabilités, le temps que la justice et les services de police puissent éclaircir les faits", estime la présidence du Sénat dans un communiqué, soulignant "l'extrême gravité des faits reprochés au sénateur et (le) principe de dignité qui s'attache à l'exercice du mandat parlementaire".
Gérard Larcher a plus particulièrement invité Joël Guerriau, sénateur Les Indépendants, "à démissionner de ses fonctions de secrétaire au Bureau du Sénat et de vice-président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, ainsi qu’à se mettre en retrait de toutes ses activités liées à son mandat de sénateur.
Âgé de 66 ans, élu de Loire-Atlantique, le sénateur a été mis en examen le 17 novembre dernier, soupçonné d'avoir drogué à son insu dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 Sandrine Josso, 48 ans, députée MoDem du même département, en vue de l'agresser sexuellement, accusations démenties par son avocat.
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Des prélèvements ont révélé la présence dans l'organisme de la victime d'ecstasy, drogue également retrouvée lors d'une perquisition au domicile de son agresseur présumé. Celui-ci a donc également été mis en examen pour "usage et détention de stupéfiants", et placé sous contrôle judiciaire, avec notamment l'interdiction de se rendre au domicile de la députée.
Dès samedi 18 novembre, le sénateur a été suspendu tour à tour par son parti politique Horizons, puis par son groupe parlementaire, qui ont tous deux ouvert des procédures disciplinaires pouvant aboutir à son exclusion.
La présidente du groupe communiste au Sénat Cécile Cukierman a approuvé la demande de Gérard Larcher.
"Pour que l'enquête se déroule sereinement, par respect pour la plaignante et par respect pour l'institution, la mise en retrait est de mise. C'est la moindre des choses, sans préjuger des résultats de l'enquête", a-t-elle déclaré à l'AFP.