Ouest-France. Un titre de presse qui flotte au grand vent de l'ouest comme un oriflamme. "Justice et Liberté", telle est sa devise, imprimée chaque jour à la Une depuis 75 ans. De la Seine-Maritime au Finistère et à la Vendée, cest une référence dans le paysage de la Presse Quotidienne Régionale.
Le 7 aout 1944, après les années d'occupation, c'est la Libération. « Enfin Libre ! » titre d'ailleurs le premier numéro de Ouest-France. Le journal nait à Rennes, sur les idéaux de la Résistance, à l'initiative de Paul Hutin. Un organe de presse construit sur les cendres d'Ouest-Eclair, créé en 1899 par l'abbé Trochu et Emmanuel Desgrées-du-Loû, beau-père de Paul Hutin.
Ce journal-là ne s'est pas relevé de la tourmente de l'occupation.
Une nouvelle histoire va s'écrire avec Ouest-France, qui n'en finira plus de grandir pour devenir le premier quotidien en France. Aujourd'hui il sort à 660 000 exemplaires sur 3 régions, Bretagne, Normandie, Pays de la Loire et compte 1576 salariés.
Pour mener à bien cette entreprise, un homme : François-Régis Hutin, un des fils de Paul, entré au journal en 1961, et qui lui succèdera 3 ans plus tard, évinçant au passage quelques membres de la famille.
C'est lui qui engagera le déménagement de la rue du Pré Botté, site historique, vers Chantepie, à la fin des années 60. Une révolution pour le personnel, avec encore le passage à l'offset et la couleur.
L'entreprise se développe au service de l'info, soutenue par des valeurs bien affichées, et une devise : Justice et Liberté.
"La règle, c'est le respect, respecter l'information, respecter la vérité, respecter les faits, respecter les personnes auxquelles on s'adresse, les personnes dont on parle même chose, c'est donc dans cette proximité que moi, je crois à l'avenir du journal."
François-Régis Hutin
Pdg d'Ouest-France (en 2014)
Le journal n'a cessé de défendre une ligne démocrate chrétienne, européenne et humaniste, marquée par l'engagement contre la torture, la peine de mort, ou encore pour la défense de l'école privée. Une ligne que chaque journaliste doit respecter.
Ouest-France est aujourd'hui devenu hégémonique, régnant presque sans partage sur l'info dans le Grand Ouest, rachetant nombre de titres.
L'empire s'est aussi beaucoup diversifié, édition, publicité, communication, annonces gratuites, télévision, radio.
François-Régis s'en est allé en 2017, laissant un groupe confronté à de nouveaux défis. La révolution numérique, avec la baisse des ventes du journal apier, un projet de réorganisation, contesté par les journalistes et aujourd'hui gelé.
Numéro spécial
Pour fêter son anniversaire, Ouest-France sort ce jeudi 17 octobre un numéro spécial tiré à 1 million 200 000 exemplaires.Ouest-France est depuis 1975, le premier quotidien français en termes de diffusion, avec en moyenne 693 794 exemplaires diffusés chaque jour en 2016. Il est édité par le groupe SIPA - Ouest-France, propriété de l'Association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste (ASPDH), contrôlée par la famille Hutin. Il bénéficie, comme la plupart des journaux, de subventions de la part de l'État français. En 2016, il a reçu 5 787 718 € de subventions directes.
Si l'édition papier décline, les abonnements numériques augmentent régulièrement, plus de 90 000 aujourd'hui. En pointe, la plus importante rédaction du journal, celle de Nantes.