C'est une industrie souvent dénoncée pour son gaspillage, l'industrie du meuble. A Nantes, un ébéniste designer a eu l'idée de fabriquer des meubles à partir de déchets de céréales de bière. Un concept unique en France.
Difficile de le deviner, mais ces tabourets sont fabriqués à partir de restes de céréales issus du brassage de la bière. Un concept imaginé il y a quatre ans par Franck Grossel, ébéniste nantais.
À la fin de ses études, il cherche un nouveau projet qui allie sa passion des meubles et l'écologie. Il découvre alors un matériau : la drêche de brasserie, un résidu du malt composé de céréales humides.
En 2020, elle devient la matière première à partir de laquelle il crée son entreprise Instead. Aujourd’hui, l'équipe rassemble six personnes.
C'est novateur parce qu'on est les premiers à avoir créé du mobilier à partir de cette matière première-là.
Franck GrosselFondateur d'Instead
50 tonnes de drêche de brasserie recyclées chaque année
Dans son entreprise installée à Nantes, 50 tonnes de drêche de brasserie sont recyclées chaque année. Un ingrédient qu'il va chercher autour de Nantes. Tous ses partenaires sont situés à moins de deux heures de route.
"Il y a encore une dizaine d'années, la gestion de cette matière n'était pas problématique parce que les brasseurs pouvaient donner leurs céréales issues du brassage aux agriculteurs du coin pour l'alimentation du bétail. Mais aujourd'hui, avec de plus en plus de brasseries dans les milieux urbains, c'est plus compliqué à la fois économiquement, écologiquement et logistiquement aussi."
Pour compléter cette matière, le designer est allé chercher une autre ressource dans les poubelles : du plastique biosourcé à usage unique : "Ça nous permet aujourd'hui de faire le lien avec la drêche de brasserie et le sucre dont elle est composée pour obtenir un matériau 100 % biosourcé, recyclé et vraiment durable."
1 500 tabourets par an
Aujourd'hui, l'entreprise sort entre 20 et 25 tabourets par heure et en un an, l'atelier fabrique 1 500 pièces. L'objectif : atteindre 6 000 pièces d'ici quelques années.
"On est encore en semi-industrie, semi-artisanal, et ça restera comme ça. Ce n'est vraiment pas la volonté de notre côté de sortir 150 tabourets de l'heure." Depuis la rentrée, la collection s'étend à neuf produits. Tous personnalisables niveau couleur, en référence aux robes des bières. Comptez 249 euros pour un tabouret.
Chaque boisson que l'on produit en France a sa part de déchets, que ce soit pour le vin, le cidre ou le jus de pomme. On peut aussi retrouver énormément de coproduits issus de la fabrication de boissons en France.
Franck GrosselFondateur d'Instead
Pour se développer, la jeune société imagine de nouveaux projets pour continuer sur sa lignée : allier la décarbonation et le recyclage pour répondre aux enjeux économiques de façon durable.
Retrouvez-nous sur nos réseaux et sur notre site france.tv