La direction du SDIS 44 a décidé d'ajourner la cérémonie prévue ce vendredi à la Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes, à l'occasion de la Sainte-Barbe. Une annulation sur fond de tension et de colère qui secoue actuellement les services de secours du département.
C'est traditionnellement un temps fort dans la vie d'une caserne, la Sainte-Barbe est l'occasion pour les pompiers de célébrer leur patronne, c'est aussi le moment des hommages et des remises de médailles.
Mais cette année, la direction du SDIS 44 a décidé d'ajourner la cérémonie prévue ce vendredi à la Chapelle-sur-Erdre. Une annulation sur fond de tension et de colère qui secoue actuellement les services de secours du département.
Un nombre d'interventions qui a explosé
Depuis des semaines, la colère gronde chez les 800 pompiers professionnels de Loire-Atlantique.
Leur quotidien est devenu très compliqué. Sur le terrain, ils doivent faire face à de plus en plus d'incivilités et sur leur fiche de service, les heures supplémentaires ne sont pas toujours payées... Quant au nombre de leurs interventions, il a doublé en dix ans s'élevant à 80 000 l'année dernière.
En clair, les pompiers en ont ras le casque, et ils l'ont manifesté ce 5 décembre à Rezé devant leur caserne.
Reprise des négociations
Ce vendredi matin, en lieu et place de la traditionnelle Sainte-Barbe, c'est un nouveau round de négociations qui s'est ouvert.
Face aux salariés du SDIS 44 qui estiment ne plus être suffisamment nombreux pour assurer correctement leurs missions, la direction a proposé la création de 67 postes d'ici à cinq ans. C'est insuffisant selon l'intersyndicale qui juge nécessaire la création de 130 à 150 postes pour renforcer les effectifs.
" Aujourd'hui, on s'oriente vers 100 000 interventions en 2030 sur le département. Et recruter 67 pompiers, c'est trop peu " estime Véran Hertel, secrétaire départemental syndicat SUD au SDIS 44
Autre mesure, pour ajuster au mieux les secours, le SDIS prévoit de diminuer les gardes de nuit des pompiers professionnels. Mais d'augmenter en revanche celles des 4 000 volontaires, plus disponibles à ce moment-là. Un projet que dénonce notamment Pierre Bourne, sapeur-pompier professionnel.
"Ce qu'il faut qu'ils comprennent, c'est ce que ça engendre en insécurité pour le pompier ! Ils veulent mettre des sapeurs-pompiers volontaires dans les gros centres de secours de l'agglomération. Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'un sapeur-pompier volontaire qui vient ici et qui travaille toute la nuit, n'a pas de repos de sécurité, comme en ont les pompiers professionnels. Le pompier volontaire, lui, le lendemain, il va travailler : c'est criminel"
Devant la mobilisation importante des pompiers, des négociations ont repris ce vendredi matin.
Les syndicats exigent la création de 100 postes supplémentaires dans les trois ans à venir.