Coronavirus : après trois semaines de confinement nos trois familles de Nantes racontent l'évolution

TEMOIGNAGES : nous les avions sollicités au tout début du confinement, c'était le 18 mars. Les choses se mettaient en place avec beaucoup de bonne volonté et de résignation. Trois semaines plus tard, l'organisation a un peu évolué pour pouvoir tenir sur la longueur. 

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Estève, Annabelle et leurs enfants vivent un confinement évolutif, comme beaucoup sans doute...

"On est toujours dans le même procédé explique Estève, avec le planning de confinement (planning mis au point au début et organisant chaque journée de la semaine). Au début, on était exigeant sur la journée d'école à la maison. Aujourd'hui, il y a un peu plus de souplesse. On remet à l'après-midi ce qui n'a pas été fait le matin."

Annabelle est en reconversion professionnelle mais elle a dû, par la force des choses, mettre entre parenthèses sa formation de paysagiste. Alors, c'est elle qui se charge de faire l'école aux deux enfants de 5 et 8 ans. Principalement le matin mais Estève prend toujours en charge les exercices de maths de Lily.

"On fait un retour à l'instituteur sur ce que fait Lily, explique-t-il, on a plus d'échanges maintenant avec lui et on adapte les journées. Parfois je prends Sacha (5 ans) à côté de moi pendant que je travaille sinon il distrait Lily. Ses exercices à lui sont plus ludiques."
 
Annabelle confirme qu'un certain relâchement s'est installé. "La première semaine, on était au taquet, dit-elle pour trouver l'organisation. Peut-être un peu stressé. La deuxième semaine, on s'est habitué au rythme du confinement. La troisième semaine, il y a un peu de relâchement. C'est plus cool. Et on se prend moins la tête. S'il y a des choses qui ne sont pas faites, on attendra demain."

Estève qui est chef de projet informatique pour la grande distribution a une réunion d'organisation du travail tous les matins à 9h. Des collègues ont mis en place aussi un petit rituel de "visiocafé" tous les jours à 10h15. "On y parle de tout sauf de boulot, précise Estève. J'ai des collègues qui sont en appartement et c'est difficile pour eux."

Toujours pas ou peu d'écrans dans la semaine pour les enfants, mis à part les cours du CNED. 
 

Ils s'organisent des visios-apéro

"Ce qui est difficile estime Estève c'est de ne pas avoir de break, d'avoir tout le temps les enfants avec soi. La seule pause, c'est le soir et on est rincé !"

De leur côté, les enfants font une fois par semaine une "visio" avec les copains. Les parents aussi. Ils s'organisent des visios-apéro.

Si Estève continue d'avoir des contacts de par son travail, Annabelle, de son côté, ressent de plus en plus l'envie de voir du monde. Les amis et la famille lui manquent.

"Mais on vit pleinement l'instant présent dit-elle, ça manquait à nos vies avant."
 

Chez Françoise et Pascal aussi on a un peu relâché la pression.

"C'est pas facile de concilier l'école et le travail, constate-t-elle. Françoise, comme Pascal est passée au télétravail. Elle est employée à Nantes-Métropole. Lui, est chargé du service audiovisuel dans un établissement scolaire. 

"Quand il y en a un qui s'occupe de Capucine (7 ans) témoigne Françoise, et qu'il a un appel du travail, il rame ensuite pour reprendre le fil des apprentissages." Ce que confirme Pascal : "Ce matin, j'ai eu un coup de fil d'un collègue pendant l'exercice de math de Capucine, elle en a profité pour se carapater !"

Il y a de temps en temps un petit sentiment de culpabilité qui pointe son nez. Quand la maman constate qu'il est difficile d'être à fond dans le travail et en même temps de s'occuper de la petite comme elle le voudrait.
 

"Le folklore du début a disparu..."

Pascal a laissé tomber certains rituels comme la sonnerie pour signifier le début de l'école. "Le folklore du début a disparu" reconnaît-il.

Faire la classe à son propre enfant n'est décidément pas simple. "On découvre son enfant, sa capacité de concentration, comment il fonctionne..." Mais Françoise se rassure aussi en constatant que la petite ne souffre pas de ne plus aller à l'école. La famille reconnait sa chance d'avoir un jardin où Capucine peut jouer et croiser un copain de son âge de l'autre côté du grillage. "On fait des apéros-grillage avec les voisins pour les anniversaires" racontent-ils.

Le week-end en revanche, Françoise apprécie que les ordinateurs du travail soient rangés et un peu moins visibles. "On doit retrouver un espace familial, dit-elle. La frontière est devenue trop poreuse entre le privé et le professionnel."
 

Profiter du confinement pour ranger ? On n'a pas le temps, répondent-il. Les vacances de Pâques seront les bienvenues pour faire tout qu'ils n'ont pas eu le temps de faire jusqu'à présent.


Les vacances, Stéphanie les redoute un peu. Dans son apppartement, avec ses enfants de 8 et 18 ans, elle se doute bien que pas grand chose ne va changer. 

"On aimait bien bouger, dit-elle,  faire un tour à la mer ou aller voir la famille en région parisienne. J'essaye de ne pas trop me projeter pour ne pas être dans la désillusion."
 

La matinée reste consacrée au travail

Dans son travail de fonctionnaire territoriale, Stéphanie est à ce jour "partiellement mobilisable" étant la maman d'une enfant de moins de 16 ans. "Il ne m'est pas demandé de garder ma fille et de travailler comme avant."  Mais elle a constaté tout de même une augmentation de son ryhtme depuis que le télétravail s'est mis en place.

Même si l'heure du lever s'est un peu décalée pour tout le monde, la matinée reste consacrée au travail pour chacun. Hugo, le grand, se sent soulagé de ne pas avoir à passer le bac. Il est confiant, ses notes en contrôle continu devraient lui permettre de ne pas s'inquiéter.

"Au début admet Stéphanie, j'étais très remontée sur le fait qu'on nous demande quasiment de remplacer l'école ! Je ne suis pas pédagogue. Alors j'ai assoupli le travail. La semaine dernière, il y a un jour où Louise ne voulait pas travailler, je n'avais pas envie de me battre, j'avais plein de boulot. Je fais en fonction des jours, du temps que j'ai à lui consacrer."

Sur le confinement, Stéphanie constate qu'il y a des jours où c'est super, avec de la bonne humeur et des jours plus difficiles. L'après-midi, il leur arrive de descendre dans le petit jardin en bas de l'immeuble quand il n'y a qu'une ou deux autres familles présentes. Chacune sur son banc. C'est l'occasion de prendre le goûter, d'un peu de foot, de jouer de la guitare et de s'aérer.
 

"il n'y a pas de fiesta, les gens n'invitent personne..."

A côté de son appartement, sur le même palier, il y avait une colocation d'étudiants, mais ils sont partis au début du confinement. C'est plus calme du coup. Au dessus, dans l'autre colocation, ils ont dansé un soir de la semaine dernière mais ils avaient gentiment prévenus avant.

"Le soir constate Stéphanie, il n'y a pas de fiesta, les gens n'invitent personne. Ça va. A part ceux qui écoutent la télé un peu fort..."

Le plus dur, dit-elle, c'est ne pas voir les amis, la famille. L'exiguïté aussi. Stéphanie dort dans le salon qui est aussi la pièce où tout le monde mange. C'est également son bureau, de temps en temps celui d'Hugo.

Oui, Stéphanie irait bien faire un tour à la mer...


 
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