Coronavirus : l’école à la maison, mention "continuez les efforts pour s’améliorer"

Quel bilan tiré de cette première semaine d'école à la maison ? Voici trois situtations vécues par Margot, Lucien, Paul et leurs parents. Ils sont collégiens en 5e à Nantes et dans sa périphérie.

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Que pourrait-on inscrire sur le premier bulletin hebdomadaire de cette expérience inédite de l’école à la maison : "A des possibilités mais ne les met pas encore assez en oeuvre", "Peut mieux faire" ou encore "Devra continuer les efforts pour s’améliorer" ? Avec Lucien, Paul, Margot et leurs parents, nous avons voulu savoir comment ils avaient traversé cette semaine très particulière.

"Ouf, on a pu se connecter ce jeudi matin au site E-Lyco". Pour Sandrine et sa fille Margot, une collégienne de 5e d’un collège de Rezé tout près de Nantes, la connexion au site E-Lyco a été très laborieuse en début de semaine.

Sandrine précise : "Après une dizaine d’échecs pour se connecter au site avec les identifiants personnels de ma fille, nous avons reçu jeudi matin des identifiants familiaux qui nous ont permis d’accès directement  à Pro-note (la plateforme utilisée par le collège)".

Il a encore fallu quatre essais et autant d'échanges mails avec le collège pour que Margot accède enfin au travail préparé par ses profs et qu’elle puisse se mettre au boulot ! Soulagement pour Margot qui commençait à trouver le temps long. "Les devoirs lui manquaient mais plus encore les copines et la vie du collège" ajoute Sandrine.
 

"Un peu les vacances quand même"

Entre un premier dessin pour le prof d’Arts plastiques et un premier exercice de maths, Lucien reconnaît qu’il a commencé la semaine dans une ambiance très détendue. "C’est un peu les vacances quand même". Il est aussi en 5e dans un collège de Nantes.

"Je me lève quand je suis réveillé et je me couche vers 23 heures". Est-ce qu’il établi un programme au jour le jour ? "J’y vais au feeling. Je n’ai pas d’emploi du temps fixe". 

Pour Stéphane son papa, en télétravail à la maison comme sa femme Hélène, "on sait que l’envie des jeux vidéos est grande". Une envie difficile à contrôler et à surveiller quand les deux parents sont concentrés sur leur propre travail.

"Moi, j’essaie de construire un nouvel ordinateur avec trois vieux ordinateurs récupérés dans la famille". Comme son copain de classe Lucien, Paul n’a pas été débordé de travail scolaire pour cette première semaine. Il a alors laissé parler sa passion et il s'est lui-même organiser un emploi du temps 100% informatique.

Ses exercices très pratiques et très techniques ne sont pas au programme officiel de 5e. Mais son projet devrait lui permettre d’apprendre des choses très intéressantes. C’est en tout cas ce que croit son papa, auteur de ce texte.

 

Le rectorat mobilisé à 200 %

"Bravo pour tes efforts et on va t’aider à continuer". Yves Bourdin, le directeur de la pédagogie de l’académie de Nantes veut faire passer un message positif à Lucien, Paul, Margot et à tous les élèves qui expérimentent cette école d’un nouveau genre.

Il reconnaît les grandes difficultés pour accéder aux Espaces Numériques de Travail (ENT). "C’est un sujet de préoccupation. Les services techniques du rectorat sont moilisés à 200 %". Mais il rappelle qu’on se trouve "dans une situation tellement exceptionnelle."

Il voit du mieux en cette fin de semaine. Et il avance même que "la semaine prochaine, tous les problèmes techniques seront réglés". Au-delà de la technique, il y aussi de nouvelles pratiques éducatives à trouver pour les enseignants. Là encore, l'optimisme est au rendez-vous. "Ce jeudi, dans l’académie de Nantes, nous avons formé 1 000 enseignants volontaires pour leur apprendre à faire la classe virtuelle avec un module de 2 heures" précise Yves Bourdin.
 

"Comment je fais avec mes enfants ?"

"Je suis un papa seul avec 3 enfants à la maison. Comment je fais ?". Ce message reçu au Rectorat de Nantes, Yves Bourdin l’entend et le comprend.

Derrière les situations où tout ne se passe pas trop mal et où tout devrait s'améliorer, il y a quand même des situations plus difficiles avec des tensions réelles. Il y a aussi des familles dans lesquelles il n'y a tout simplement pas d'ordinateur.

En Loire-Atlantique, le conseil départemental est propriétaire de quelque 2 000 postes informatiques répartis dans les collèges pour des salles de consultation informatique. Ils ont été répartis dans les établissements en Réseau d'Education Prioritaire (REP) pour qu'ils soient distribués aux élèves qui peuvent en avoir besoin.


"Eviter l’effet cocotte-minute"

Céline Chénédé est présidente de la Fédération des Parents d’Elèves (FCPE 44) . Elle se veut rester "positive surtout dans le climat anxyogène du momente. Elle interrompt quelques instants notre entretien téléphonique pour répondre à son fils. Et elle reprend "Il ne faut pas se mettre des objectifs trop ambitieux. Il faut monter progressivement en puissance. Il faut éviter l’effet cocotte-minute pour les élèves et pour les parents."

Nelly Hervouët est secrétaire académique du syndicat d'enseignants SNES-FSU à Nantes. Elle est aussi d'accord pour éviter la pression, y compris sur les profs. "Tous les collègues sont mobilisés et travaillent dans des conditions difficiles."

Elle a déjà des retours de certains collègues chez qui il y a de la fatigue. "Il y a parfois des ordres et des contre-ordres". L'Espace Numérique de Travail n'étant pas opérationnel, elle a fait comme beaucoup, elle a utilisé son adresse de messagerie. "On a besoin de temps, de disponibilités pour se ré-organiser et surtout pas de pression".

Après des débuts très difficiles lundi, le système semble se mettre en place, avec c’est vrai une belle marge de progression. Le prochain bulletin de l’école à la maison ne pourra être que meilleur.

Un dernier conseil : pour éviter la surcharge des Espaces Numériques, rester connecter le moins longtemps possible. Cela permet d'éviter la saturation des serveurs et cela laisser de la place pour les autres.









 
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