Coronavirus. ​​​​​​​le Nantais Jean-Luc Harousseau, ancien patron de la Haute Autorité de Santé, prescrit la chloroquine

Ancien président de la Haute Autorité de santé, spécialiste en Hématologie, le Nantais JL Harousseau s'est clairement engagé pour la prescription immédiate de la chloroquine contre le Covid-19. Débat houleux dans la communauté scientifique. Lui, prend partie sans détours.



 

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"Il n'y a pas de risque, mais on a tout à gagner". Voilà une position extrêmement claire. Celle du professeur Jean-Luc Harousseau, qui le dit lui-même "nous n'avons plus de temps à perdre".

Le protocole de soin contre le Covid19, mis en place par son collègue Didier Raoult, il le soutient, "c'est le seul espoir rapide de guérison".

Et le Nantais a été suivi en en ce sens par le Ministre Olivier Véran, qui s'est conformé à l'avis du Haut Conseil de santé publique, recommandant de "ne pas l'utiliser, sauf pour des formes graves".
 

75 % de guérison en 6 jours

Le professeur Raoult n'a, c'est vrai, pas toujours bonne presse dans la profession, personnage un peu original, au look inhabituel. Oui, admet Jean-Luc Harousseau son étude n'est pas parfaite, mais quand même, "on parle ici de 75 % de guérison en 6 jours".

"A Marseille, le Professeur Didier Raoult dirige le plus grand service Universitaire de virologie", rappelle Jean Luc Harousseau. Il a plus de 800 personnes sous sa responsabilité.
Pourtant son protocole à la chloroquine est vivement critiqué par une partie de la profession.

Le très respecté Professeur Jean-François Bergmann, par exemple, qui refuse de déroger aux règles habituelles. Il exige des preuves scientifiques, de plus longs protocoles, des certitudes.
 

"Là on s'en fout des gardiens du temple"

"Je connais bien Jean-François Bergmann", s'agace le Nantais Jean-Luc Harousseau. "je connais sa rigueur scientifique et je l'apprécie. En temps temps normal, il a 100 fois raison."

Mais l'ancien Patron de la Haute Autorité de la Santé (HAS) va plus loin. Selon lui, les collègues qui s'opposent à la chloroquine sont "des frileux qui restent trop sur leur rigueur. Des gardiens du temple", mais maintenant s'emporte le professeur "là, on s'en fout des gardiens du temple. Ce qu'on veut c'est trouver vite des solutions".

Un protocole réservé aux malades hospitalisés

Selon Jean Luc Harousseau, ce protocole, doit s'appliquer mais uniquement aux malades hospitalisés, les cas les plus graves, les patients suivis dans nos hôpitaux. Il préconise une surveillance quotidienne de l’électrocardiogramme, "car il y a des risques à prendre en compte" rappelle-t-il.

Jean Luc Harousseau exclut donc totalement ce traitement pour la médecine de ville et les patients en relative bonne santé, comme 80% des personnes atteintes du Covid19. "Ces patients n'en ont pas besoin" explique le Nantais et de plus "il y a un risque cardiovasculaire avéré".
 

Avec un bon recueil de données, dans 15 jours, on sera fixés

Même avec moins de 40% d'efficacité du traitement,"cela permettrait de gérer la vague qui s'apprête à submerger nos hôpitaux" ajoute le Professeur Harousseau. "Sanofi est prêt à donner 1 million de doses gratuitement rappelle le Nantais.

Le Nantais refuse l'idée d'un manque de prudence. Il nous rappelle qu'il a été membre de la Haute Autorité de Santé, il revendique la rigueur scientifique mais rappelle le contexte. "On est déjà à plus de 100 morts par jour en France, plus de 600 en Italie. On ne peut pas attendre", poursuit-il.

On n'a rien d'autre de mieux à faire, ce n'est pas dangereux, et ça sera surveillé ! Alors allons-y ! - Jean-Luc Harousseau

 Pour Jean-Luc Harousseau, ce n'est plus un débat scientifique, mais bien un débat politique.

"Le propre des grands dirigeants politiques, c'est de savoir prendre des risques - Jean-Luc Harousseau


Pour le Professeur Harousseau, le traitement s'adresse donc uniquement aux personnes malades, hospitalisées et suivies. Personne d'autre.

Si ces malades très atteints reçoivent le traitement, explique-t-il, on a aura des réponses rapides. "C'est un traitement qui marche vite, on saura s'il est efficace, dans combien de cas et pour quels cas il est efficace ou non. On pourra mieux guider les prescriptions. Avec un bon recueil de données, dans 15 jours on sera fixés !"
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