Des menus de fêtes pour Pâques, sous vide ou en bocaux, mais aussi des confitures, des oeufs, du lait et bientôt des huîtres ou des légumes. Pour remédier au confinement, un restaurateur nantais ouvre une place de marché virtuelle.
En l'espace de 12 heures, la dizaine de portions de gigot d'agneau aux légumes printaniers se sont envolées. Pour expérimenter son site de vente en ligne, ce restaurateur nantais a imaginé plusieurs propositions pour un repas de Pâques : "Nos cuisiniers sont venus travailler jeudi et vendredi, ils ont élaboré une centaine de portions, que nous vendons sous vide ou en bocaux, et qui peuvent se conserver jusqu'à 7 jours" explique Jérôme Bourgeois, le patron de Sapio.
Depuis le début du confinement, il planche sur une solution qui permettra au restaurant de travailler un minimum. Avec huit salariés et des charges mensuelles qui s'élèvent à plusieurs milliers d'euros, il ne voulait pas se contenter de voir s'accumuler les pertes. "Je n'ai aucune visibilité sur le chômage partiel, je ne sais pas combien ça me coûtera. Quant aux remboursements de prêts, ils ne sont que reportés, il faudra de toutes façons payer un jour."
Plats cuisinés et produits bruts en ligne
Alors, il a retravaillé son site internet, commencé à chercher des artisans du centre-ville et des producteurs de la région, pour développer une petite boutique en ligne qui lui permettrait à la fois de faire tourner son restaurant et de fournir à d'autres un débouché pendant le confinement.
"J'ai déjà des oeufs, du lait, du fromage... Dès que possible, je vais aussi proposer des fruits et des légumes, de la viande, du poisson... Tout est plus compliqué : trouver des producteurs, mais aussi des transporteurs." Pour les coquillages, il a déjà trouvé un conchyliculteur en Vendée.
Une offre complémentaire de celle des commerces qui proposaient déjà des produits bruts en livraison, mais qui se sont retrouvés submergés de commandes et affichent désormais des listes d'attente atteignant facilement une semaine.
Quant au restaurant, s'il savait déjà conserver certains plats mijotés en bocaux, Jérôme Bourgeois a mis en place une solution de plats sous vide, ce qui lui permettra de proposer une plus grande gamme de plats, à réchauffer à la maison, en limitant le risque de pertes. "On a d'abord fait des sondages auprès de nos clients, pour savoir ce qu'ils aimeraient manger."
Sur les deux premiers jours, les deux cuisinier ont réalisé l'équivalent d'une centaine de couverts, sur une petite dizaine de plats. L'objectif est ensuite de monter en charge pour peu à peu remettre l'ensemble de ses 6 salariés au travail, et garder son commerce à flot.
Pour le menu de Pâques, il est trop tard pour commander, le restaurant ne rouvre que mardi prochain. Mais on peut se rabattre sur les cours de cuisine, que propose d'habitude l'établissement, à retrouver sur internet pendant le confinement.