Coronavirus : "Nous avons été dénoncés", rocambolesque retour d’Argentine pour un jeune couple de Nantes

Partis faire les vendanges du côté de San Rafael, en Argentine, Théo et Lucie ont eu mille peines à sortir du pays qui venait d'annoncer son entrée en confinement. Ils nous racontent à deux voix leur road movie.

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Théo et Lucie n’en reviennent toujours pas !

Cela faisait presque deux semaines que ce jeune couple de Vertou, près de Nantes effectuait des vendanges dans une petite exploitation familiale en plein désert argentin à San Rafael à l’ouest du pays.

Ils se souviendront longtemps de ce vendredi 20 mars, quand leur patron est venu les réveiller à 8 heures du matin leur disant qu’il fallait partir. La veille au soir, l’Argentine, à son tour, avait annoncé son entrée en confinement.

Le choc, après presque trois mois passés à sillonner l’Amérique du sud en mode "Workaway", un échange travail dans des fermes contre gîte et couvert.

"Une fois dehors, il y a deux voitures de policiers qui sont venus nous encercler alors qu’on attendait un taxi pour se rendre dans la ville la plus proche !", expliquent-ils,

Notre patron, avec son voisin, avait appelé la Police ! 

A partir de ce moment commence l’aventure.

Les hôtels, les Airbnb sont fermés, pas moyen pour eux de se loger et donc de se confiner, le jeune couple décide alors de mettre fin à son aventure argentine, prévue pour durer 6 mois, et de regagner la France au plus vite.

Ils réussissent à convaincre les policiers de les laisser monter dans le taxi pour rejoindre Mendoza à 3 heures de route afin de prendre un avion pour la capitale Buenos Aires et quitter le pays.

Mais il y a des barrages partout sur la route, leur taxi est de nouveau arrêté, débarque alors un chef policier "un peu sheriff" qui, au bout de 4 heures de tergiversations, décide, excédé, de les faire partir sous escorte policière jusqu’à Mendoza.
 

Jason Statham pour chauffeur 

"On est passé d’une situation chaotique où l’on pensait se retrouver à l’hôpital ou tout simplement embarquer au commissariat pour finir escorter par des motards, en franchissant les feux rouges !".

"Notre chauffeur, papy fort sympathique de 70 ans, nous a bien fait rire, se comparant à Jason Statham", héros musclé du film "Le transporteur" en charge de livraisons à hauts risques !
A Mendoza, un officiel bienveillant les accueille, la pression retombe, ils ont raté leur avion mais dormiront à l’hôtel où l’on viendra les chercher le lendemain, direction l’aéroport, puis Buenos Aires à 2 heures de vol.

Tout semble s’arranger. Dans la nuit avant de s’endormir, ils finissent par obtenir des billets retour Buenos Aires-Paris via Sao Paulo au Brésil et Madrid en Espagne.

Sauf que, le lendemain, une fois rendu à Buenos Aires, ils apprennent que le Brésil vient tout juste de fermer ses frontières aux Français, reste une autre solution : rallier l’aéroport de Santiago au Chili, mais le pays n’autorise que 24 heures de transit aux Européens, ils leurs en faudrait 26 !
 

"On avait l’impression d’être des pestiférés !"

Ils passeront la nuit à l’aéroport, le moral en berne.

Le lendemain, leur situation s’améliore, les Brésiliens autorisent les Européens à transiter sur son territoire une douzaine d’heures maximum.

Avec l’aide de l’ambassade de France ils réussissent à embarquer sur le vol Sao Paulo -Madrid.
"Ce qui nous a le plus attristés durant nos trajets retours, ça été de voir des avions à moitié remplis alors que les aéroports notamment à Buenos Aires regorgent de personnes qui veulent rentrer chez elles et qui dorment un peu partout du coup en attendant", expliquent Théo et Lucie.

Après trois jours de périple, heureux et soulagés, ils arrivent enfin à Paris puis Nantes, et enfin Vertou.

"Les Argentins ont le cœur sur la main, sont très gentils, mais c’est incroyable de voir comment les comportements vis-à-vis de nous ont pu changer en quelques jours avec ce coronavirus. Il y a des moments on avait l’impression d’être des pestiférés !".

Depuis le début de la crise sanitaire liée au coronavirus, nombre de touristes français ont eu toutes les peines du peine à quitter le pays où ils étaient partis séjourner quelques temps.

En début de semaine, Simon et Julie, deux jeunes Nantais partis au Cambodge, ont dépensé 3 000 euros en réservant des billets pour cinq vols différents, finalement tous annulés. 

 
 
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