Ce lundi 11 mai est une date symbolique de cette "guerre" contre le covid-19. C'est, peut-on espérer, le commencement de la fin. Et ce lundi matin, ils étaient un peu plus nombreux dans les transports en commun de Nantes. Scènes de déconfinement sur la ligne 1.

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Un lundi de rentrée, pluvieux, crachineux. 

C'est toujours pareil, il fait beau la semaine et moche le week-end ! Et là, c'est pire que tout, on avait du beau temps quand il fallait rester chez nous et il pleut quand on peut enfin sortir librement ! 

Mais ce n'est pas le sujet.

Il ne fallait pas s'attendre à la foule ce lundi matin aux arrêts de tram. Ce 11 mai sonne le déconfinement mais le retour à la normale prendra des semaines, des mois peut-être. 

Dans le tram, ligne 1, La Beaujoire-François Mitterrand, il y a finalement peu de monde. Les agents de prévention de la TAN sont bien présents en revanche. A l'arrêt Mairie de Doulon, ils montent, jettent un œil et repèrent un passager qui ne porte pas de masque. L'homme n'a pas prévu cet équipement, il est raccompagné vers la sortie. Pas de masque... pas de tram ! 

Un peu plus loin, à l'arrêt Bellier, c'est le patron de la TAN qui monte. Olivier Le Grontec, directeur général, est sur le pont depuis très tôt ce lundi matin. Il tient à voir de lui-même si tout se passe bien. 

 

"Il ne peut y avoir que 60 personnes maximum dans une rame"

"180 agents sont mobilisés aujourd'hui, dit-il. 90 le matin et autant l'après-midi. Ils filtrent au cas où il y aurait trop de monde. Avec la distanciation obligatoire, il ne peut y avoir que 60 personnes maximum dans une rame contre environ 200 d'habitude sur cette ligne."

Olivier Le Grontec a mis son masque mais il peste un peu contre cet équipement qui fait remonter de la buée sur ses lunettes. "Je ne sais pas comment font les conducteurs qui portent des lunettes" s'inquiète-t-il. Car même à l'abri dans leur cabine, les conducteurs, comme tous les personnels, doivent porter un masque.
A la gare SNCF, ils sont plusieurs "déconfinés" à monter. Jérôme arrive de La Roche-sur-Yon. Il travaille dans les services techniques d'un lycée de Nantes. "Il n'y avait quasi personne dans le train" a-t-il constaté. Il n'est pas inquiet du tout.

Quelques mètres plus loin, Manon, qui est agent d'entretien, est moins tranquille. Dans le train qu'elle a pris pour venir à Nantes, elle a vu plusieurs personnes sans masque... et pas de contrôleur pour les rappeler à l'ordre ou les faire sortir. "On aurait dû rester plus longtemps en confinement dit-elle. Je pense que ça va revenir."
 

"Je ne suis pas sereine"

Margaux, qui revient pour la première fois au travail depuis deux mois, est plus sereine. Elle est jeune et n'est pas dans la catégorie la plus touchée par le virus. Elle ne sait pas trop si elle doit reprendre son poste, elle n'a pas de nouvelle mais elle vient quand même. Pour dire qu'elle est là. Derrière son masque, on devine un sourire.

Dans la rame qui fait le chemin inverse, depuis l'ouest vers le centre-ville, Marie s'est levée de bonne heure ce lundi matin. Cette employée administrative du CHU craignait de croiser trop de monde alors elle a préféré partir plus tôt. "Je ne suis pas sereine du tout" avoue-t-elle. 
A l'arrêt Commerce, encore des agents de prévention de la TAN. L'un d'eux, une femme, me demande si j'ai un masque. Je lui explique que je l'ai enlevé en descendant parce qu'il pleut et lui promet de le remettre en remontant. Elle sourit et me souhaite une bonne journée. Ben oui au fait, les masques et la pluie ça ne va pas faire bon ménage. A Nantes, ça ne va pas être coton !

Par terre, des lignes m'indiquent où je dois me mettre pour ne pas me rapprocher des autres usagers qui attendent sur le quai.

Le mauvais film continue...
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