Après un mois de bons et loyaux services, le village rugby de l'Île de Nantes ferme ses portes dimanche 8 octobre à l'issue des deux derniers matches disputés à la Beaujoire, Pays de Galles-Géorgie et Japon-Argentine. Nous sommes allés à la rencontre des supporters gallois et japonais, plutôt conquis par la capitale des Ducs de Bretagne.
Les Géorgiens et Gallois ont de la chance : la météo est idéale à Nantes ce samedi 8 octobre pour l'avant dernier match du groupe C opposant les deux nations à la Beaujoire. Avant le coup d'envoi à 15 heures, la fan zone du parc des Chantiers, sur l'île de Nantes, se remplit timidement de tuniques rouges.
"Beaucoup sont à la Beaujoire, glisse un restaurateur dans son camion, qui sert continuellement de midi à minuit les jours de match. Vous auriez dû venir hier soir pour le match de l'Équipe de France, Il y avait énormément de monde !" Ce samedi après-midi, il croule moins sous les commandes : l'ambiance est en effet très calme et familiale autour des ateliers sportifs et des spectacles donnés sur une scène sous l'écran géant, où se produisent des danseuses géorgiennes de l'association Nantes-Tbilissi.
"Les soirs où joue l'Équipe de France, on a accueilli environ 4 500 personnes sur le site, estime Loïc Arnould, directeur régional de l'agence Eventeam, sous-traitée par la Ville de Nantes pour livrer et gérer la fan zone. Ouverte depuis le 8 septembre à chaque match des Bleus et chaque rencontre disputée à la Beaujoire - soit douze retransmissions - ce village rugby ferme ses portes dimanche 8 octobre après l'ultime choc joué à Nantes, Japon-Argentine.
Sur ces douze rencontres, on doit avoir accueilli à peu près 50 000 personnes. C'est une bonne expérience : les gens viennent passer un bon moment en famille, avec tout à disposition pour rester l'après-midi. Certains regrettent même que le village ne reste pas plus longtemps !
Loïc ArnouldDirecteur de l'agence Eventeam pour Nantes-Grand Ouest
Un concert et de la danse
Attablée en face de la boutique officielle de la compétition, une petite troupe de Gallois savoure une bière après avoir donné de leur voix. "Nous faisons partie de la chorale Côr y gleison de Cardiff, glisse Neil Crowle, l'un des 64 chanteurs qui viennent de descendre de scène. C'est la mairie de Nantes, via le jumelage avec Cardiff, qui nous a proposé de nous produire ici à l'occasion du match du Pays de Galles." Le concert gallois et les danses géorgiennes cèderont ensuite leur place, dimanche 8 octobre, à des animations autour du Japon, pays qui affrontera l'Argentine à la Beaujoire.
Les supporters arborant un maillot à la fleur de cerisier sont déjà nombreux dans la fan zone. "On est arrivés hier et on a visité beaucoup de bâtiments historiques," raconte Soichi Hirayama, fan de l'Équipe du Japon. Il fait défiler sur son portable des photos du château des ducs de Bretagne, de la cathédrale et de la place Graslin. Il est accompagné de ses trois amis Kota, Tadafumi et Keiichiro, tous originaires de Nanto, à l'ouest de Tokyo.
Hier soir nous avons bu quelques bières en regardant France-Italie, l'ambiance était très agréable. Tout le monde était enthousiaste, j'étais surpris de toute cette excitation !
Soichi Hirayamasupporter de l'Équipe du Japon de rugby
Tomoyuki Ahakawa profite aussi de Japon-Argentine pour faire un peu de tourisme, avec sa compagne et son jeune fils. "Nous travaillons à Helsinki en Finlande et nous restons à Nantes pour 5 jours. Hier, nous avons visité le mont Saint-Michel, aujourd'hui c'est visite de Nantes. Et demain, le stade !" se réjouit ce fan de rugby, pour qui c'est la première visite en France.
Les choristes gallois ont aussi fait un petit tour sur la côte. "Nous avons été à Pornichet et à la Baule. J'ai pu me baigner ! Franchement, elle était bonne !" s'exclame Julia, ravie. À quelques tables, la famille Parry est aussi aux anges. "Aujourd'hui, c'est plutôt la journée des garçons avec le rugby, on va regarder le match ici, résume Mark, le père. Puis, face au regard de ses trois filles Kourney, Estee et Brooke, toutes coiffées de chapeaux ornés du dragon gallois : "Demain et lundi, on va davantage se promener et surtout faire les boutiques, promis."
On a conduit douze heures depuis la Rhondda Valley, dans le sud du Pays de Galles, pour venir jusqu'ici. On n'a pas de billet, mais ça vaut le coup : il fait un temps fantastique, la bière est bonne, et on vient profiter de la culture française en famille.
Mark ParrySupporter de l'Équipe du Pays de Galles de rugby
La Géorgie s'incline finalement face au XV du poireau (43-19), devant une immense majorité de spectateurs gallois postés devant l'écran au village rugby. Celui-ci fermera dans la soirée dimanche 8 octobre, après Japon-Argentin, puis sera progressivement démonté dans le courant des jours qui suivent.