Il y a deux semaines, Julien Stephan coach de Rennes (38 ans), comptait zéro match sur le banc d'une équipe professionnelle. Mercredi, en Coupe de la Ligue, il défiera Nantes et Vahid Halilhodzic (66 ans) qui approche des 500 rencontres comme entraîneur et sélectionneur.
Au-delà d'un simple derby, le huitième de finale sera donc une confrontation entre un représentant de la jeune génération de techniciens français et l'un des entraîneurs les plus expérimentés en activité.
Lorsqu'il s'était séparé du Portugais Miguel Cardoso début octobre, le président Waldemar Kita avait joué la sécurité en faisant revenir l'ancienne idole de la Beaujoire, qui avait déjà officié à Lille, Rennes et au Paris SG en France.
Un entraîneur de caractère, avec sa méthode alliant poigne et proximité avec les joueurs, pour stabiliser une équipe perdue sur le terrain et un club qui peinant à définir une identité sportive claire.
Stephan et Halilhodzic, paris gagnants
Et il faut bien admettre que, pour le moment, coach Vahid ne semble pas avoir perdu la main: avec 5 victoires, 2 nuls et 2 défaites depuis sa prise de fonction, son bilan est plus qu'honorable.
À l'inverse, le choix de Julien Stephan pour remplacer Sabri Lamouchi était plus audacieux, mais tout aussi judicieux. Véritable enfant du Stade Rennais, où il officie depuis 7 ans et dont il dirigeait l'équipe réserve, son avènement comme coach de l'équipe première était attendu voire espéré par beaucoup.
Ses trois succès consécutifs, deux en championnat et un en Ligue Europa qui a envoyé Rennes en 16e de finale de Ligue Europa, le tout sans prendre de but. Du jamais vu depuis 4 ans. Cela montrent qu'à Rennes, la jeunesse a joliment pris le pouvoir.
Le président Olivier Létang n'a même pas attendu le troisième des six matches qu'il avait donné au coach novice pour faire ses preuves pour le confirmer à son poste, jusqu'en 2020.
Communications différentes
Outre leur expérience diamétralement opposée, Julien et Halilhodzic incarnent aussi deux discours différents.
Là où Coach Vahid parle prioritairement de valeurs, de combativité, de discipline, de travail, le tout enrobé de bons mots pour amuser la galerie, Stephan ne rechigne pas à parler football en exposant ses idées tactiques précises, tout en restant dans une communication cadrée.
Après le succès à Lyon (2-0), il avait ainsi expliqué comment les espaces dans le dos de Jérémy Morel ou Marçal, ainsi que l'alignement pas toujours parfait entre Marcelo et Jason Denayer avaient été identifiés et ciblés comme points faibles sur lesquels appuyer pour faire mal.
Cela lui a valu les compliments de son aîné: "depuis le changement d'entraîneur, l'équipe est devenue beaucoup plus performante. Ils ont élevé leur niveau à la fois défensivement et offensivement. Ils ont fait des matches de très haut niveau".
Stephan saura-t-il également trouver la parade pour faire tomber Nantes qui était venu chercher un nul (1-1) le 11 novembre en championnat ?
Rennes aura en tout cas l'avantage de ne pas être resté sur deux semaines sans jouer comme Nantes, dont les rencontres pour les 17e et 18e journée de Ligue 1 ont été repoussées.
"On manquera peut-être un peu de rythme de compétition, mais le mental primera", veut croire Halilhodzic, fidèle à sa ligne de communication.
Après quinze jours de repos forcés, liés au report des matches à Nîmes (8 décembre) et contre Montpellier (15 décembre), Vahid Halilhodzic entend accroître encore l’unité de groupe.
Au regard des éléments communiqués les 22 joueurs amenés à effectuer le court déplacement en Ille-et-Vilaine pourraient être les suivants :
Olliero, Dupé, Tatarusanu (gardiens) - Kwateng, Fabio, Lima, Traoré, Pallois, Miazga, Diego Carlos, Kara Mbodji - Girotto, Krhin, Touré, Rongier, Moutoussamy, Boschilia, Limbombe, Majeed - Coulibaly, Sala, Youan (?).
A cette heure le Stade Rennais n'a pas encore communiqué la liste des joueurs retenus.
Coup d'envoi de ce 8e de finale mercredi 19 décembre à 21 h05 au Roazhon Park de Rennes