L'Agence Régionale de Santé et la CPAM expérimentent depuis le début avril, le tracing rétrospectif, ou tracing à la japonaise, une méthode qui permet en remontant 10 jours en arrière de trouver qui sont les super-contaminateurs à l'origine de la majorité des cas contacts.
L'épidémie de la COVID-19 continue sa marche en avant dans les Pays de la Loire. Taux d'incidence à 306 et taux de positivité à 6,4, +14% sur deux jours, montrent que le virus circule toujours. Et toujours trop pour espérer un répit rapidement du fait du confinement.
Si ce répit doit intervenir ce ne sera pas "avant la fin de la semaine prochaine" indique Jean-Jacques Coiplet, le directeur général de l'ARS. Le fameux R, qui indique combien une personne porteuse du virus,contamine de personnes autour d'elle, est à 1,19 dans les Pays de la Loire, supérieur à celui de la moyenne nationale, 1,11.
Les départements qui sont entrés dans le nouveau confinement avant ceux des Pays de la Loire commencent seulement à mesurer le début d'un fléchissement.
"On surveille l'épidémie comme le lait sur le feu". Pierre Blaise, médecin à l'ARS file la métaphore culinaire, "pour l'instant ça ne déborde pas dans notre région, mais 1 patient sur 2 en réanimation est un patient COVID". Et il poursuit : "On peut pour limiter l'ébullition augmenter le contenant, on arme des lits supplémentaires en déprogrammant des opérations moins urgentes, on peut aussi baisser le gaz, c'est ce qu'on fait en augmentant les tests et l'isolement des personnes par le contact tracing".
Le contact tracing à la japonaise ou tracing rétrospectif
Chaque jour, les personnes dépistées sont jointes par des enquêteurs de la CPAM, pour prévenir leurs cas contacts, et isoler ces personnes pour qu'elles ne propagent pas plus l'épidémie. Soit 2 000 personnes identifiées comme porteuses du virus (symptomatiques et asymptomatiques), et 5 000 cas contacts.
Ce travail considérable porte ses fruits puisqu'on a pu déterminer ainsi que 11% des contagions se font au cours de repas entre amis, 16% sur le lieu de travail et 32% dans le cadre familial.
Durant ce mois d'avril, CPAM et ARS expérimentent en Loire-Atlantique et en Côte-d'Or, le tracing rétrospectif ou rétrotracing. Une méthode d'enquête, mise au point au Japon, qui consiste à remonter dans le temps.
Précisément, pour chaque cas testé positif, on va rechercher dans son entourage qui a été en contact avec lui durant les 10 jours précédents. Car, jusqu'à présent, on ne recherche qu'à partir des cas symptomatiques, or le virus est déjà présent depuis plusieurs jours avant de rendre son hôte malade. Et la personne est déjà contaminante, à son insu. Il faut donc prévenir également les personnes qui ont croisé ce contaminateur ignorant son état.
Les médecins parlent de super-contaminateurs, avec cette méthode, on a découvert que 10% des contaminateurs potentiels sont à l'origine de 80% des contaminations. On comprend donc bien l'intérêt de ce rétrotracing pour éteindre l'épidémie au plus vite.
Mais cette méthode a un coût en moyens humains, et la CPAM évalue le bénéfice de cette méthode actuellement. Il faut doubler le nombre des enquêtes, et donc des enquêteurs. Un exemple, lors d'une fête étudiante, 11 étudiants supplémentaires ont ainsi été identifiés, et la CPAM évalue à 46 heures le "temps médecin" pour seulement 3 d'entre eux.
L'expérimentation va durer jusqu'à la fin avril, et une décision sera prise pour la généraliser, ou pas, en juin, indique l'ARS.
Les variants
Le coronavirus que nous avons découvert il y a un an, désormais, a pratiquement disparu ! Le variant anglais circule dans les Pays de la Loire à plus 81%, suivi à 6% par le variant sud-africain. Avec deux départements qui se distinguent avec ce variant sud-africain, la Mayenne avec 0% et la Vendée avec 13% des cas.
La vaccination
La région se situe juste au-dessous de la moyenne nationale par le nombre de personnes ayant reçu une première injection vaccinale. Soit 10 millions de personnes en France et pratiquement 500 000 dans les Pays de la Loire. 168 000 personnes ont reçu les deux injections dans la région.
D'ici la fin du mois, selon l'ARS les "vaccinodromes" ou centres de vaccination, pourront effectuer chaque semaine :
- 9 000 injections à Nantes
- 7 000 à Angers
- 5 000 en Mayenne
- 8 000 au Mans
- 6 à 7000 en Vendée
Les autotests
Les autotests ne sont pas encore disponibles, ils le seront gratuitement dans les officines pour les assistantes maternelles et les aide-soignantes à domicile. Ils seront payants pour les particuliers.