Une image en noir et blanc mais une bande son en couleurs. Le duo Das kinø s'installe dans le paysage musical nantais avec une pop electro sensuelle qui devrait nous coller des frissons pour l'éternité et peut-être au-delà. Das Kinø en concert et sur album, c'est maintenant. Interview...
Vous ne connaissez pas Das Kinø ? Vous allez très vite apprendre à les connaître. David Darricarrère et Léa Colombet, transfuges du combo Dtwice, travaillent depuis trois ans sur ce projet de pop électronique qui n'attendait que le mois d'avril pour se découvrir.
Et pas que d'un fil ! Concerts, radios, télés et albums sont à l'agenda du duo nantais qui s'était fait très rare jusqu'ici sur la scène et sur le web, confiant à notre impatiente fébrilité le seul - mais sublime - single "Ton exil", un petit bijou musical mis en images par l'orfèvre en la matière Mathieu Renoult...
Un seul single sur le web qui tourne depuis des mois, peu ou pas de concerts, mais un nom qui va vite résonner dans la galaxie pop électro. Das Kinø, c'est qui c'est quoi ?
Léa. Nous sommes un duo de musique à la fois cinématographique, électronique, pop, parfois sexy et parfois extatique.
Pourquoi ce nom ?
David. C’est une manière de rendre hommage à la scène électronique allemande. Cette scène emblématique des années 70 à nos jours qui a aussi influencé des artistes majeurs comme David Bowie, Depeche Mode, etc. Das Kinø signifie « le cinéma », c’est aussi une façon pour nous d’orienter l’auditeur vers l’aspect cinématographique de notre musique.
Léa et David, vous venez tous les deux d'un autre projet bien connu dans la région et au delà, Dtwice. Das Kinø répond à un besoin d'air ? À un besoin de nouvelles explorations musicales ?
Léa. Après quelques années de travail ensemble, nous avions remarqué que nous nous complétions musicalement. David venant du rock et de l'électro, et, moi-même, du classique et du jazz, le combo était juste idéal. De plus, une vraie amitié s'est créée. Il était évident que nous racontions notre romance musicale.
David. Il est le titre phare qui révèle cette notion de confidence que nous voulions mettre en avant. Il incarne tout le concept de notre musique : la quête intérieure face aux tentations extérieures.
Votre premier album, "The Call of a Vision", sort le 14 avril. Que raconte-t-il ?
Léa. Cet album est une forme d'apprentissage de la vie. L'homme qui côtoie les méandres et les excès, invite la jeune femme à se joindre à ses errances et ses aventures. Lors de ce voyage, il se confie à elle.
Quelles ont été vos influences pour cet album ?
Léa. Kruder & Dorfmeister, Peace Orchestra, Disclosure, The Shoes et The Acid.
David. Mais il y a aussi toute l’approche pop quant aux mélodies que l’on retrouve chez les Beatles ou les Doors par exemple. Nous souhaitons rester fidèles à cet héritage 60’s tout en y apportant une forme de modernité. Nous sommes, cependant, soucieux de ne pas tomber dans le cliché trop moderne pour ne pas ressembler à n’importe quel duo dit « pop électro » actuel.
David. D’une certaine manière oui mais, contrairement à ces projets, nous allons chercher plus loin dans les époques, au delà des années 80 pour construire notre musique. Nous sommes méfiants quant au phénomène de mode qui dicte les influences et ce qui est de bon goût ou pas. En ce moment, ce sont les années 80 et demain ? Pour cette raison, nous restons à l’écoute de nos envies sans nous mettre de barrières.
Le clip de "Ton Exil" est une petite merveille réalisée par Mathieu Renoult. Comment s'est fait la rencontre ?
David. Nous nous connaissons par l’intermédiaire de 20syl (C2C, Hocus Pocus). Nous avons eu quelques occasions de travailler ensemble sur Dtwice et il nous paraissait évident de continuer avec Das Kinø. D’autant que Mathieu n’a pas été insensible à notre approche artistique dans ce sens où notre musique est assez cinématographique.
Est-ce que vous avez encore un peu de temps libre ? Qu'écoutez-vous en boucle dans vos oreillettes ?
Léa. Ça peut paraître étrange, mais ces derniers temps, je n'écoute pas beaucoup de musique chez moi. Comme nous en travaillons tous les jours, cela me permet de me rafraichir l'esprit.
David. Nous travaillons énormément ! Nous écoutons forcément d’autres artistes mais, pour ma part, je reste bloqué sur des « vieilleries » que je considère comme étant indémodable. C’est d’ailleurs drôle de voir des artistes comme Vulfpeck que nous écoutons en ce moment qui sont dans une forme de « Hype » alors que leur son est, pour certains titres, très influencé par J.J. Cale que j’écoutais adolescent !
Léa. Pour ma part, c'est la première fois que j'ai un rôle "principal" dans un projet. Étant pianiste, j'ai souvent été accompagnatrice. C'est très excitant, car je suis très fière de notre album, très contente de notre collaboration avec David, mais aussi un peu intimidée de me dévoiler au public. Je peux plus trop me cacher derrière mon piano, je comprends mieux la place que David a dû assumer jusqu’alors ! (rires)
David. Même si j’ai déjà eu l’occasion avec Smooth de sortir des albums, je me rends compte que je suis aussi très excité à l’approche de la sortie de ce disque. J’ai le sentiment, grâce à notre complicité avec Léa, d’avoir pu exprimer véritablement qui je suis au jour d’aujourd’hui. Vivement le second !
Quel commentaire vous suggère cette vidéo ?
Léa. Le groove est plutôt sympa et sexy. Mais la voix ne me touche pas particulièrement.
David. C’est excellemment bien produit, très fidèle à l’esprit des années 80 tout en y apportant une touche de modernité. La mélodie principale est redoutable. Cependant, j’ai vraiment du mal à me retrouver dans les paroles.
Et celle-ci ?
Léa. Le clip est très bien produit.
Vous jouez le 31 mars dans le cadre du concert "Des Liens", un projet lancé par Dominique A. Un mot sur ce concert et ce projet?
Léa. Important, car la culture devrait être accessible à tout le monde. Ce projet permet de mettre en lumière la solidarité humaine. Chaque billet payé permet d'inviter une personne qui ne peut se l'offrir.
David. Je rejoins Léa. C’est important. En plus, nous sommes très fier de partager cette scène avec Dominique A qui incarne, par delà son talent d’interprète et d’auteur, une forme d’authenticité musicale que nous respectons forcément.
À quoi pourraient ressembler vos jours et vos nuits dans les mois à venir ?
Léa. Beaucoup de boulot, des rires, de la concentration, mais surtout la joie de pouvoir raconter notre histoire auprès du public.
David. Je vais poser la question à mes enfants (2 ans et 3 ans) pour savoir à quoi m’attendre ! (rires)
David. Que notre musique soit prétexte à de merveilleuses rencontres professionnelles. Nous rêvons de pouvoir un jour collaborer avec certains artistes que nous admirons. Nous espérons que notre musique puisse en être le prétexte.
Léa. Pouvoir continuer à vivre de notre passion.
Merci Léa et David, merci Das Kinø
Propos recueillis par Eric Guillaud le 27 mars 2017 - Das Kinø sera l'invité de l'émission 9h50 Le Matin mardi 4 avril
Plus d'infos sur le groupe ici et là