Ils attendent avec impatience de connaître la date de leur réouverture. La décision ne leur appartient pas, c'est l'Etat qui dira. Les patrons de bars, restaurants, discothèques et hôtels trépignent. En Loire-Atlantique, l'UMIH, qui les représente, lance un site de soutien à ce secteur sinistré.
Frédéric de Boulois, le patron de l'UMIH44 a beau conserver un sourire de façade, il est inquiet.
"J'étais remonté comme une pendule au soir de l'annonce du confinement. raconte-t-il. Je me suis dit : il faut qu'on sauve 100 % des cafés et restaurants de Loire-Atlantique. Les collègues m'ont répondu : tu rêves !"
Rêver ? c'est peut-être la force de ce jovial président départemental de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie, qui aime à ponctuer son discours de citations.
"Nul besoin d'espoir pour entreprendre ni de réussite pour persévérer" dit-il. La devise célèbre du peu connu Guillaume Ier de Nassau (dit pourtant le Taciturne) fonde la démarche lancée au profit des établissements de Loire-Atlantique.
Un site pour préacheter un repas ou une nuitée
"Mes bons Moments" est un site où chacun peut acheter un avoir pour un plat, une boisson, une nuitée auprès des établissements de Loire-Atlantique qui s'y sont inscrits, un peu comme l'a imaginé auparavant le site J'aime mon bistrot.Ce bon sera ensuite à présenter au moment de l'addition (5% du bon vont à la maintenance du site internet). L'idée étant bien sûr d'apporter dès maintenant de la trésorerie aux établissements durement touchés par la crise liée au Covid-19.S'appuyant sur une étude de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Vendée prédisant que 51 % des établissements de ce département risquent de ne pas se relever de l'épisode coronavirus, Frédéric de Boulois craint également que le bilan soit catastrophique en Loire-Atlantique.
Mais il veut garder espoir.
"Nous avons la chance que neuf touristes sur dix en Loire-Atlantique, soient français et 45 % viennent des Pays de la Loire et des départements limitrophes."
Ce qui devrait limiter l'impact d'un tourisme étranger absent cet été.
Chaque professionnel peut s'y enregistrer, y saisir quelques informations personnelles, y ajouter une photo, une vidéo. Ensuite, c'est aux clients d'y acheter un "bon moment" à consommer plus tard lorsque le top départ de la réouverture sera donné par l'Etat dont on attend la décision le 31 mai au plus tard.
"En sauvant nos établissements, on va sauver les emplois" rappelle le Président départemental du syndicat de cette profession qui, pour donner plus de poids à son appel, précise que cela représente près de 30 000 salariés.
On pourra aussi, si on le souhaite, faire un don. "Un don pourboire, nous dit la plaquette explicative afin de rendre ce futur possible dans la préservation de la filière entière."