Des centaines de sépultures mises au jour lors de fouilles sur la place de l’église de Mauves-sur-Loire, près de Nantes

C’est une découverte très importante pour l’histoire de l’agglomération nantaise. Début février, lors de fouilles préventives, les archéologues du service archéologique de Nantes Métropole ont découvert un cimetière recelant peut-être 500 sépultures dont certaines datent de l’époque médiévale.

Quand on passe par le bourg de Mauves-sur-Loire, on ne peut pas manquer ce chantier qui s’étend au pied de l’église Saint-Denis.

Genoux à terre, courbés, pinceau à la main, une équipe de cinq archéologues déterre, ici des vestiges de murailles, là des ossements.

C’est sur ce site que doit être créée sur deux niveaux la nouvelle place du marché de Mauves-sur-Loire. Mais le chantier a pris du retard. Les fouilles préventives dont on savait qu’elles seraient intéressantes, ont permis de découvrir le cimetière qui entourait l’ancienne église de la commune.

Des tombes dont certaines remontent au 8e siècle

Détruite en 1849 pour faire place au nouvel édifice, l’église médiévale était entourée des sépultures des habitants de ce village très ancien.

"On a trouvé des tombes dont certaines remontent au 8e siècle, nous apprend Nicolas Lacoste, archéologue au Pôle de Recherche Archéologique de Nantes Métropole. L’idée est de sauvegarder le plus de choses sur ce lieu qui va être détruit par les aménagements."

7 mois de fouilles à venir

Une semaine après le début des fouilles, on en est à une vingtaine de sépultures découvertes dont certaines dans un très bon état de conservation.

"On a à peu près 1200 ans d’histoire concentrés sur 1 mètre d’épaisseur », précise Nicolas Lacoste. On a très peu d’informations sur une période aussi ancienne sur la métropole."

Ce sont plusieurs centaines de sépultures qui vont être dégagées dans ces fouilles prévues pour durer environ 7 mois. Peut-être 500. Car, au fil des siècles, les inhumations se sont succédées autour de l’église médiévale sur une profondeur relativement mince. Il est étonnant de voir des fouilles affleurer ainsi, à quelques centimètres du bitume.

"Les ossements seront prélevés, lavés, étudiés"

Les murailles dégagées permettront d’en savoir plus sur les fondations du bourg de Mauves-sur-Loire. Les ossements, interrogés par les archéologues, livreront leurs secrets également.

"On trouvera des éléments sur la façon dont les personnes ont été inhumées, explique Camille Bouffies, archéo-anthropologue, car il y a une évolution importante des pratiques funéraires. Ensuite, les ossements seront prélevés, lavés, étudiés pour connaitre l’âge, le sexe, l’état de santé. On a un échantillon assez important d’individus. On pourra comparer avec d’autres sites, notamment à Saint-Herblain où des fouilles ont été faites il y a deux ans."

Mieux connaître et comprendre le territoire 

Trouver des ossements près de l’église n’a pas été une surprise pour le pôle de recherche archéologique.

Mais pour les habitants de la commune, c’est une animation inattendue.

"Ça fait beaucoup parler, sourit le maire Emmanuel Terrien qui doit faire avec ce chantier qui suspend pour un temps l’aménagement de la nouvelle place. Les gens s’intéressent, se renseignent."

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Les sépultures sont du 8e au 11e siècle : sarcophage, linceul ou cercueil ? Plus de précision en laboratoire, grâce notamment au carbone 14. ©Olivier Quentin / France Télévisions

"L’archéologie permet de mieux connaître et comprendre le territoire" tient à préciser Anthony Descloziers, membre du bureau métropolitain en charge de la Loire, du patrimoine et de l’archéologie. 

"Notre travail, c’est de restituer l’identité de ces personnes"

Pour Camille Bouffies, bien qu’habituée à ce genre de découverte, c’est toujours un moment important. La jeune archéo-anthropologue qui œuvre depuis deux ans sur la métropole nantaise ne boude pas son plaisir.

"Ça a beau être banal de découvrir une nouvelle sépulture, c’est toujours intéressant, dit-elle. Notre travail, c’est de restituer l’identité de ces personnes, leur âge, leur place sociale, leur régime alimentaire."

Le public pourra venir visiter les fouilles lors de portes ouvertes chaque mois ou lors de visites scolaires pour les plus jeunes. L’inscription se fera sur le site du Chronographe, le musée d'archéologie de Rezé, qui présente d’ailleurs ce samedi 11 février une nouvelle exposition intitulée "C’est arrivé près de chez vous" et présentant un échantillonnage de dix ans de fouilles archéologiques dans la métropole nantaise.

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