L'INRAE, l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement explore les matériaux de demain. Dans ses laboratoires de recherche, elle procède à des études pour mettre au point toute une gamme d'éléments dans l'habillement ou encore l'automobile à partir de la biomasse, comme de la fibre de lin ou des déchets alimentaires.
Dans ce temple de l’innovation et de la recherche, on explore de nouvelles matières premières pour créer des matériaux durables.
A travers le microscope de l'INRAE on aperçoit de la peau de tomate au nanomètre près.
“Là c'est le bord extérieur de la peau de tomate et plus on va dans ce sens là plus on rentre à l'intérieur de la tomate et on voit qu'en fonction des endroits, on a des propriétés mécaniques différentes", décrit Angéline D’Orlando, ingénieure de recherche INRAE.
Cette peau rouge très fine et élastique, est à l’étude dans ce laboratoire pour fabriquer des matériaux innovants et recyclables.
"En s'inspirant de la nature, on a recréé en fait un matériau bio sourcé hydrophobe, c'est à dire qu'il repousse l'eau ce qui est une caractéristique assez originale", explique Bénédicte Bakan, chercheuse à l'INRAE de Nantes.
Des caractéristiques originales qui permettent de créer du caoutchouc 100% naturel et biodégradable.
Autre matière organique à l’étude, la fibre de lin. Très appréciée pour sa résistance et sa capacité de stockage carbone, elle est ici utilisée pour remplacer la fibre de verre.
"A partir de ces tiges de lin, on va extraire ces belles matières, ces belles fibres, explique Johnny Beaugrand, chercheur à l'INRAE de Nantes, et ensuite, avec différents types de procédés, ce qu'on va faire c'est par exemple ce beau ciel de toit. Vous voyez on a remplacé la fibre de verre".
La France est le premier producteur mondial de lin. Donc, pas d’inquiétude sur les réserves de fibres.
L’INRAE valorise aussi les déchets agroalimentaires, en récupérant les peaux de tomates, grâce à des coopératives. Une aubaine, puisque l’industrie de la tomate génère à elle seule 1,5 million de tonnes de déchets chaque année.
Reste encore à être patient, il faut en moyenne 8 à 15 ans pour que ces travaux de recherche voient le jour avant d’être commercialisés.