L'affaire remonte à janvier 2021. Dans la nuit du 21 au 22 janvier, huit hommes cagoulés pénètrent dans l'hôpital de Nantes pour faire sortir de force une personne interpellée par la police et admise aux urgences. Trois d'entre eux ont été condamnés à des peines de prison ferme après avoir comparu devant les juges, deux ans après les faits.
Trois hommes de 20, 23 et 25 ans ont été condamnés à des peines de prison ferme pour une intrusion violente aux urgences du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Nantes il y a deux ans, ont confirmé leurs avocats.
Les peines d'emprisonnement prononcées vont de 18 mois à 4 ans et les trois individus ont également interdiction de paraître aux urgences du CHU pendant deux ans.
Faits commis en janvier 2021
L'audience s'est tenue le 2 janvier 2023 pour juger des faits qui se sont déroulés dans la nuit du 21 au 22 janvier 2021.
Vers 1h du matin, un jeune homme soigné aux urgences après avoir été interpellé par la police, est "exfiltré" du service de traumatologie par huit complices, tandis qu'une quinzaine de personnes protègent sa fuite à la sortie de l'hôpital.
Cagoulés, les hommes ne s'arrêtent pas en constatant la présence de policiers, ni celle des quatre agents de la sûreté du CHU. Ces derniers s'interposent et reçoivent de violents coups de poings et de pieds.
Le patient et sept de ses complices parviennent à sortir en forçant les portes automatiques du sas d'accueil. La police part à leur poursuite, pendant que trois des agents de la sûreté du CHU plaquent au sol l'un des comparses. Ce jeune homme de 21 ans est emmené au commissariat par des renforts de police.
Huit plaintes pour violence
Cette "opération commando" avait fait suite à l'interpellation du jeune homme hospitalisé, alors qu'il conduisait dangereusement dans la ville. L'individu faisait déjà l'objet de plusieurs fiches de recherches et avait tenté de fuir.
Rattrapé par les policiers, il s'était plaint de douleurs au ventre et avait été conduit aux urgences du CHU, avant d'être exfiltré par ses complices.
À l'époque, trois plaintes de fonctionnaires de police, dont l'un blessé au genou, avaient été déposées ainsi que cinq par le personnel hospitalier pour violences.
Des regrets envers le personnel médical
Lors de l'audience du 2 janvier dernier, le jeune homme exfiltré des urgences, aujourd'hui âgé de 25 ans et déjà mis en cause dans d'autres affaires, a écopé de la peine la plus lourde : 4 ans de prison dont un an avec sursis probatoire.
Son demi-frère, âgé de 20 ans, a été condamné à 18 mois de prison dont 7 avec sursis probatoire. Leur complice de 23 ans s'est vu infliger une peine de 30 mois de prison dont 12 avec sursis.
Les mis en cause [...] ont tous regretté que le personnel médical ait assisté à de telles scènes.
Maître Olivier PacheuAvocat de l'un des accusé
Le plus jeune des mis en cause a pu sortir libre du tribunal puisque sa détention préventive a couvert la période de détention ferme. "Il a trouvé un emploi dès sa sortie de prison et a compris qu'il fallait passer à autre chose", a estimé son avocat, maître Fabian Lahaie.
Avec Agence France Presse