Le monde dans un jardin... C'est le programme du festival Aux Heures d'Été qui se déroule du 9 juillet au 16 août dans les jardins de Nantes. Avec ce festival des cultures d'ici et d'ailleurs, quelques notes de musique et nous voilà transporté au Pakistan, en Egypte ou en Nouvelle-Calédonie.
Pour cette 15éme édition, Aux Heures d'Été, festival gratuit et ouvert à tous, propose des concerts, des séances de ciné plein-air, des spectacles pour enfants... Une manière de voir et d'entendre le monde sans frontières, les pieds dans l'herbe fraîche d'un jardin nantais.
Entretien avec Cécilia Guénégo, responsable artistique du festival depuis sa création :
►Le festival Aux Heures d'Été, c'est quoi ?
L'idée était de proposer pendant l'été un festival de spectacles vivants, car toutes les salles ferment en juin, et à l'époque, en 2005, il ne se passait pas grand-chose l'été à Nantes.
Pour tous les gens qui n'ont pas les moyens de partir en vacances ou qui ne partent pas pendant 2 mois, l'envie était qu'il se passe quelque chose presque au quotidien. On est parti sur un festival sur la durée puisqu'il s'étale sur 6 semaines et ouvert à tous.
Le principe : des concerts, du cinéma, des spectacles avec un fil rouge : les cultures du monde (...)
Il y a un fort attachement au mot "rencontre", la rencontre entre le public et les artistes du monde entier, mais aussi entre les gens. L'idée est de proposer un moment convivial (...) avec une programmation exigeante d'artistes reconnus par leurs pairs et par le milieu de la musique, mais qui sont souvent assez peu médiatisés.
Le public nantais sait que quand il vient Aux heures d'été, il vient à la découverte. C'est la possibilité d'aller voir des artistes que peut-être on n'irait pas voir en salle, parce que l'on serait un peu frileux en quelque sorte.
►Un festival pour tous ?
La gratuité est un moyen de faire venir un public qui justement n'irait pas, à priori, vers ce style de musiques ou de spectacles.
Mais nous allons aussi auprès des publics dits empêchés, telles que les personnes hospitalisées ou en centre de détention.
Nous avons fait un gros travail avec les médiateurs de quartiers et les assistants sociaux pour faire des accueils privilégiés de petits groupes d'habitants défavorisés ou isolés.
Le but est vraiment de faire tomber les frontières culturelles, sociales et psychologiques.
►Comment se fait la programmation ?
Comme toute programmation, c'est aller en festival, écouter les sorties d'albums, être en lien avec tout le réseau des musiques du monde et un peu jazz. Pour faire la sélection, on fait partie du réseau zone franche (le premier réseau français consacré aux musiques du monde)
►S'installer dans les jardins de Nantes, c'est une manière de découvrir Nantes autrement ?
Oui, c'est vraiment l'un des fondamentaux de notre festival, se dire que c'est un moyen, l'été, de se réapproprier l'espace public un peu différemment. L'idée, c'est de les transformer en coins chaleureux pour recevoir le public et les artistes.
►A ne pas manquer cette année ?
L'inauguration est toujours un moment important, c'est symbolique, ça lance le festival.
Cette année, on a le très beau "Le cri du Caire", le 9 juillet dans les douves du Château.
C'est un projet porté par Abdullah Miniawy, un jeune chanteur empreint de culture soufie, c'est une mystique musulmane qui par son expression artistique entre en contact avec Dieu, en direct, comme les Gnaoua du Maroc ou les derviches tourneurs.
Et en même temps, c'est un artiste qui a baigné dans la révolution égyptienne, dans toute cette vague des printemps arabes. Il a dû quitter le Caire et il vit maintenant à Paris, de sa rencontre avec d'autres musiciens, est né ce projet bien difficile à expliquer en 2 mots, mais que l'on peut résumer en slam oriental.
J'ai envie aussi de vous parler de spectacle pour les plus petits, avec le très beau "Chansons du monde des animaux" de Maria Robin, qui aura lieu le mercredi 10 juillet.
Maria, c'est une chanteuse, danseuse et conteuse. C'est la fille de Titi Robin, elle a baigné dans cet univers poétique. (...) Tout ce qu'elle fait pour le jeune public c'est très chaleureux, généreux.
Elle est vraiment solaire, il faut la voir sur scène, c'est vraiment un rayon de soleil, y'a pas d'autre mot.
On l'a déjà reçue Aux heures d'été, et là c'est une nouvelle création "Chansons du monde des animaux" qui porte bien son nom, car elle prend un animal d'un pays et elle en fait une petite contine, y'a le lion, le kangourou,... C'est à partir de 3 ans, un très beau moment pour les tout-petits.
►Votre coup de coeur ?
Sofiane Saïdi & Mazalda, c'est la rencontre d'un jeune chanteur de raï et d'un groupe lyonnais aux influences jazz et musiques actuelles. Quand ils se produisent ensemble sur scène, il se passe quelque chose d'électrique, on est obligé de danser.
J'ai l'espoir le 15 août de remplacer le Cours Saint-Pierre par un cabaret raï à ciel ouvert.
Le festival Aux Heures d'Été c'est aussi une programmation cinématographique en plein air dans les différents parcs de Nantes (Port Boyer, Jardin des plantes, hippodrome...)
Lieux des différents spectacles d'Aux Heures d'Été