Physiquement à Dijon, mais en hologramme dans six grandes villes de France, Jean-Luc Mélenchon a conclu mardi soir son dernier grand rendez-vous avant le premier tour. Le candidat de la "France insoumise" espère confirmer les sondages qui permettent d'envisager un éventuel second tour.
Pour son dernier grand rendez-vous avant le premier tour, Jean-Luc Mélenchon est revenu mardi à ses fondamentaux, défendant le "programme commun du peuple" dans un meeting à Dijon retransmis par hologramme dans six villes.
Toujours donné par les sondages dans le carré de tête pour le premier tour de la présidentielle, malgré un tassement ces derniers jours, le candidat de La France insoumise s'est présenté comme "le candidat de l'égalité et de la justice sociale".
Physiquement à Dijon et par hologramme à Nancy, Grenoble, Montpellier, Clermont-Ferrand,
Nantes et au Port, à La Réunion, il s'est exprimé, selon son équipe, devant 35.000 personnes au total. "Il n'y a pas beaucoup de candidats qui peuvent réunir plus de 30.000 personnes un jour de semaine", a affirmé son directeur de campagne, Manuel Bompard.
Evoquant en fin de meeting sa "qualification" possible au second tour, il a exhorté ses troupes à poursuivre le travail de conviction jusqu'à "vendredi à minuit".
"Il ne faudrait pas qu'on en reste à la fin à une petite poignée de désaccords", a-t-il expliqué, appelant implicitement au vote utile.
Pendant plus d'une heure et demie, il a développé "les choses simples que nous voulons". "Le programme commundu peuple, c'est de pouvoir vivre dignement de son travail, d'être soigné quand on est malade, de pouvoir s'arrêter de travailler
quand c'est l'heure", a-t-il décrit.
"Etre milliardaire, ça ne sert à rien pour le bonheur personnel. C'est juste une accumulation de soucis, dont nous voulons les débarrasser", a-t-il ironisé, se moquant d'Emmanuel Macron qui, selon lui, en fait "un rêve" alors que "c'est une maladie mentale".
Pour le candidat, le système actuel est "intrinsèquement mauvais" car "le moteur de son fonctionnement est la cupidité et la compétition de chacun contre tous".
Faisant scander "liberté, égalité, fraternité", par la foule, il a expliqué combien "des inégalités viennent l'injustice". Pour lui, le changement climatique faisait partie de ces inégalités. "Depuis le début de la campagne, aucun de mes trois principaux
concurrents ne parle jamais d'écologie: ce n'est pas leur problème. Ils ne parlent que d'argent !", a-t-il lancé.
- Pas question de sortir de l'euro -
"Regardez ces sept salles remplies à rabord de gens qui vous disent: il y en a marre, vous vous êtes assez fichus de nous !", a-t-il tancé.
Dans ce discours-conclusion d'une campagne entamée il y a quinze mois, M. Mélenchon a également demandé "un peu de sérieux" à ses détracteurs quand ils affirment qu'il entend sortir des traités européens. "Ne croyez pas ce qu'ils vous disent: +il
veut sortir de l'Europe, de l'euro+ (...), allons, un peu de sérieux", a-t-il déclaré, se disant "sûr" qu'il parviendrait, lui, à négocier avec Mme Merkel.
Réservant ses piques les plus acerbes à M. Macron, qui le prend également régulièrement pour cible dans ses propres meetings, il l'a réduit à "l'intelligent, le moderne, l'ébouriffé". "Ce qui est moderne, c'est la Sécurité sociale, ce qui est moderne, c'est le code du travail, ce qui est moderne, c'est la loi pour tous, le travail qui permet de vivre !", a-t-il lancé.
Il a également présenté sa méthode de gouvernement s'il était élu à l'Elysée, promettant notamment un gouvernement composé de "ministres qui assument les fonctions essentielles, régaliennes de l'Etat et beaucoup de hauts commissaires en mission qui auraient des objectifs" et devraient rendre des comptes de leurs avancées. Il a notamment cité l'illettrisme, l'eau ou encore la planification écologique.
Alors que deux hommes soupçonnés de préparer un attentat terroriste ont été arrêtés mardi, M. Mélenchon avait ouvert son propos en exprimant
"solennellement" sa "solidarité personnelle la plus totale" à ses concurrents éventuellement
ciblés.
"Jamais nous ne ferons ce plaisir aux criminels de nous diviser devant eux (...)
Redoublons entre nous de polémique pour montrer que rien ne viendra à bout de notre
démocratie", a-t-il déclaré.