Déjà entendu par les enquêteurs le jour de l'incendie de la cathédrale de Nantes, ce bénévole du diocèse est passé aux aveux samedi 25 juillet dans la nuit. Il a été placé en détention provisoire.
Bénévole du diocèse et "servant d’autel" à la cathédrale de Nantes, l’homme de 39 ans, est passé aux aveux samedi, tard dans la nuit, "dans le cadre de son interrogatoire de première comparution", a précisé son avocat, Me Quentin Chabert, lors d'une conférence de presse.
L'homme "a reconnu avoir allumé les trois feux dans la cathédrale: sur le grand orgue, le petit orgue et dans un panneau électrique", a précisé Pierre Sennès, procureur de la République de Nantes.
De nationalité rwandaise, l’homme avait été placé une première fois en garde à vue samedi 18 juillet, avant d’être remis en liberté le lendemain. La veille de l'incendie, il était en charge de la fermeture des portes de l'édifice.
Présenté à un juge d'instruction, il a été mis en examen et placé en détention provisoire pour "destructions et dégradations par incendie".Ses motivations restent vagues et confuses. "C’est quelqu’un qui est apeuré, qui est en quelque sorte dépassé", explique son avocat, précisant qu’il coopère avec la justice.
"C’est pour lui un soulagement de faire preuve de repentance. Pour le croyant qu’il est, c’est important", ajoute Me Quentin Chabert.
Son avocat s’est refusé à commenter l’instruction en cours. "Je ne veux pas entrer dans le détail du dossier. C’est du ressort de l’enquête".
De nationalité rwandaise, "il était venu se réfugier en France il y a quelques années. Il a fait quelques démarches pour avoir ses papiers comme des centaines d'autres", expliquait dimanche 19 juillet, le recteur de la cathédrale de Nantes, le père Hubert Champenois.
"La faiblesse humaine fait que l'on peut péter un plomb, a estimé Jean-Yves Magnier, sacristain de la cathédrale de Nantes, il avait vécu des choses difficiles, il était en soin tout l'hiver pour des problèmes physiques, à ma connaissance, ça a peut-être interféré sur son moral".
D'après une information de nos confrères de Ouest-France, "il faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français depuis novembre 2019". "Il avait épuisé toutes les voies de recours, y compris la commission d’appel des réfugiés, ainsi que le statut d’étranger malade qu’il avait tenté d’obtenir."
Ces dernières semaines, il avait contacté plusieurs membres du diocèse, pour leur présenter sa situation. Y-a-t-il un lien avec son geste? L’enquête du juge d’instruction devra le déterminer.
Il encourt une peine de dix ans de prison et une amende de 150 000 euros.