INSOLITE. La rue de Nantes aux huit coiffeurs où on ne coupe pas les cheveux en quatre

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L'une des vieilles enseigne de coiffure de la rue Joffre à Nantes
Il y a dans la rue Joffre, cette petite rue vivante bien connue des Nantais, huit échoppes de coiffeurs, étalée sur les 500 mètres de la rue ©France 3 Pays de la Loire

Il y a dans la rue Joffre, cette petite rue vivante bien connue des Nantais, huit échoppes de coiffeurs, étalées sur les 500 mètres de la rue. Certains de ces salons sont là depuis le XIXe siècle. La mode et les propriétaires ont bien sûr changé, mais il reste toujours cette ambiance particulière.

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Quand on se promène dans la rue Joffre règne un doux parfum d'antan, certaines façades de boutiques baignent encore dans leur jus. La vie de quartier résonne toujours sur les trottoirs ou le bitume de la rue lorsque, à la nuit tombée, elle devient piétonne.

Et les coiffeurs s’y sentent bien, vu qu'ils sont au nombre de huit, installés de part et d'autre de la rue.

On va chez le "coupe tifs" pour changer de coiffure, mais aussi pour prendre son temps, échanger et discuter de tout et de rien avec une certaine légèreté.

Dans "l'hair" du temps

L'un des plus vieux salons de la rue date de 1927. Durant plus de 30 ans, c'est Monsieur Maurice qui y a officié, une figure du quartier que ce monsieur Maurice.

Le bruit de sa tondeuse mécanique, qui claquait à chaque coupe de mèches de la chevelure de ces messieurs, résonnait dans le local. Les chanceux avaient le droit de prendre un petit café dans l'arrière-boutique.

En 2009, un petit Gibus tout droit sorti non pas de la guerre des boutons, mais de l’univers de la mode et du défilé, reprend la boutique. La casquette vissée sur son crâne, il transforme le lieu, le façonne en mélangeant les époques et les styles, tout en lui gardant une patine d'antan.

Sur le cuir rouge des fauteuils de "La mèche rebelle" viennent s'asseoir femmes, hommes et enfants. Ici, on met de la coiffure dans l'art, et de l'art dans la coiffure.

Moi je peigne, puisque je peins, vous voyez ? Je peigne du soir au matin, je peigne. Mais toujours dans le sens du poil

Gibus

Coiffeur

Et on discute aussi du soir au matin, de quoi ? De tout et de rien, de l'art, de l'air, du temps qui passe. Et des expositions du salon. Comme le dit si bien Gibus : "Il y a déjà assez de malheur aux informations pour qu'on les ressasse ici".

Un petit "hair" du passé

Si dans la rue les salons de coiffure sont restés, c'est pour une raison très simple. Un coiffeur rachetait un coiffeur et un bar restait un bar, afin de garder sa clientèle et une activité de quartier, du bon sens en quelque sorte. Il ne faut pas non plus oublier que durant longtemps, il n'y avait pas de centres commerciaux.

Le quartier, c'était sa vie, on se connaissait, se croisait, dans la rue, chez le boucher, le coiffeur et autour d'un verre bien sûr. Sa maison, sa vie, son âme étaient liés dans cette portion de ville, aux balcons de fer forgé donnant sur cette rue.

50 mètres plus loin, une autre boutique à la devanture vintage rouge et lettrage blanc, typée années 70. Ce n'est pas Max coiffeur pour hommes comme dans la chanson de Serge Gainsbourg, mais Fred gérant depuis 30 ans.

Lui, ne fait que des coupes homme sans shampoing, pour la modique somme de 15 euros. C'est un peu l'esprit de Monsieur Maurice, on y vient discuter le bout de gras, pas dans les cheveux, entre habitués.

L'intérêt, c'est de lui dire comme d'habitude

Un client fidèle

Si Fred ne fait que les coupes, c'est parce que le salon est minuscule, 10 m², les murs sont ornés de miroirs de toutes formes, tous les meubles sont en formica, avec les robinets à l'ancienne, un luxe à l'époque.

Avec les fauteuils Belmont des années 70, recouverts de leur skaï noir avec cendrier à l'accoudoir. Parce qu'on pouvait fumer à l'époque. Lorsque deux personnes fumaient, on ne voyait plus rien. Un autre monde, une autre époque.

Une vie de quartier unique

Six autres coiffeurs officient dans la rue, certains aux devantures plus modernes et pierres apparentes, un autre à l'intérieur New-Yorkais et enseigne "metaleuse", ou alors plus chic et sobre, ou encore florale, avec ses petits pots fleuris à l'extérieur. 

Et pour rester créa'tif, toute la rue Joffre tente de garder son âme, ses commerçants y veillent, on ne vit ou ne travaille pas ici par hasard, c'est un état d'esprit qu'on ne retrouve pas partout. Alors, ils organisent des festivités régulièrement.

Une journée intergénérationnelle "À tout âge Joffre un lien". Le maintenant célèbre banquet de "Joffre mon amour", et l'année dernière une tombola qui permettait au gagnant.e de profiter de toutes les boutiques et restaurants sans rien payer. Quand on vous dit que cette rue est atypique.

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