Pratiquement toutes les semaines, Marina, Gwenaëlle et Aurélie réinventent l'apprentissage. Elles partent avec leurs élèves à la découverte de la nature pour enseigner leurs matières. Une expérience enrichissante qui suscite l'engouement d'autres écoles.
À l’école Joachim du Bellay à Montrelais, en Loire-Atlantique, avec les deux autres professeures, Marina et Aurélie, Gwenaëlle, la directrice et enseignante fait classe dehors depuis la rentrée 2022, à raison d’une sortie par semaine ou toutes les deux semaines selon les niveaux.
Ce n'est que du positif, en termes d'investissement et d'apprentissage
Gwenaëlle LerouxDirectrice et enseignante
Les bienfaits de la classe dehors
"Les petits sont de plus en plus observateurs. Ils se roulent par terre sans problème et se jettent dans les flaques alors qu’avant, ils n’osaient pas, souligne Aurélie, qui gère les maternelles. Il y a davantage d’entraide également, car ils se mettent à plusieurs pour porter une grosse branche. Ils coopèrent vraiment."
De son côté, Marina note qu’en CM1, même les filles essaient de construire des cabanes en utilisant toutes les ressources qu’elles peuvent trouver sur le terrain. Chacun gagne en confiance.
La classe dehors est une pédagogie proche de la méthode Freinet qui est une démarche éducative, participative et centrée sur l'enfant.
"On doit calculer avec des feuilles, de l’herbe, des bouts de bois, raconte Lucas, huit ans, qui préfère travailler comme ça".
J'aime bien aussi apprendre dehors parce qu'on apprend différemment.
Maëlle9 ans
L’apprentissage en extérieur "est bénéfique pour les enfants qui sont moins scolaires, qui peuvent être plus en difficulté, parce qu’on va retravailler des compétences vues en classe, mais d’une autre façon" ajoute Marina.
C'est toute une organisation
Faire classe dehors ne s’improvise pas.
Si l’activité est répandue dans les pays scandinaves notamment, elle a fait progressivement son apparition dans les écoles françaises, mais reste encore à la marge. C’est souvent aux enseignants de donner l’impulsion.
À Montrelais, le projet a été rendu possible, car les trois professeures de cette petite école rurale étaient motivées et avaient le soutien de la mairie qui leur prête des terrains. "Nous avons travaillé avec l’Office Central de Coopération à l’École (OCCE)", explique Gwenaëlle. Les enseignantes se sont beaucoup investies, documentées, se sont formées elles-mêmes avec le soutien d’une consœur qui pratiquait depuis trois ans.
Faire école dehors signifie sortir par tous les temps. "Il fallait équiper les enfants. Il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que des mauvais équipements", sourit Marina qui, avec Gwenaëlle et Aurélie, avait préparé le terrain auprès des parents avant de se lancer dans l’aventure. "Nous avons eu le soutien des parents à l’unanimité et ils sont ravis", tout comme les enfants.
La classe dehors fait des émules
L’enthousiasme des enseignantes a fait tache d’huile et donne des idées à d’autres. "Cette année, pour la première fois, la circonscription d’Ancenis a organisé un temps de formation sur l’école dehors qui s’est déroulé dans notre établissement" se réjouit Gwenaëlle.
Qui n’a pas rêvé, enfant, d’aller chercher les mots d’une dictée en courant ou de faire une addition avec des bâtons ?
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