Insolite. Les femmes sculptées s'échappent de la fontaine Wallace

C'est une des créations de l'édition 2024 du Voyage à Nantes. Quatre fontaines de type "Wallace" installées en divers lieux du centre-ville, mais dont les personnages finissent par quitter le socle de la sculpture. A voir ! Elles sont signées du créateur de bandes dessinées Cyril Pedrosa.

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Peu de gens connaissent le nom de ces fontaines qui ont été commandées par un riche mécène anglais, Richard Wallace, pour équiper Paris en eau potable disponible et gratuite. Les premières fontaines Wallace, furent installées en 1872 dans la capitale.

Si c'est un généreux donateur anglais (il fut élevé au rang de commandeur de la Légion d'honneur en France et anobli en Angleterre) qui a financé ces fontaines, c'est en revanche un Nantais qui les a dessinées : Charles-Auguste Lebourg. Le sculpteur avait déjà réalisé des œuvres pour la famille de Richard Wallace.

Une exigence esthétique et pratique

Les fontaines Wallace sont toutes réalisées sur le même modèle. Quatre cariatides (des femmes habillées de longues tuniques), les bras levés et tenant le dôme d'où coule un filet d'eau.

Hormis l'aspect esthétique et le prix raisonnable, les fontaines devaient répondre à plusieurs exigences : distribuer une eau potable, donc non stagnante. Être non accessibles aux chiens, donc disposées en hauteur, ni aux chevaux, d'où les quatre sculptures réduisant l'accès au filet d'eau pour empêcher les chevaux d'y passer leur museau.

Quatre vertus

Le très intéressant site Nantes Patrimonia nous apprend également que ces quatre cariatides symbolisaient la bonté, la simplicité, la charité et la sobriété. Non pas la sobriété en eau, mais en alcool. Car Richard Wallace se désolait de voir les Parisiens se désaltérer avec de l'alcool, faute d'avoir accès à de l'eau potable. D'où le don de ces fontaines dont il reste, nous dit-on, une centaine d'exemplaires à Paris.

Il en existe aussi dans d'autres villes, en France et à l'étranger, et cinq à Nantes qui viennent d'être rénovées. Deux doivent être réinstallées dans le Jardin des Plantes ce mardi 30 juillet.

Auxquelles il convient désormais d'ajouter les quatre nouvelles, imaginées par le dessinateur poitevin Cyril Pedrosa.

A l'occasion de l'édition 2024 du Voyage à Nantes, l'artiste a imaginé un scénario autour de ce mobilier urbain : quatre fontaines de type Wallace réparties dans le centre-ville, mais dont les cariatides, progressivement, s'échappent de la fonction qui leur a été assignée par Richard Wallace jusqu'à prendre la fuite.

Dans la première étape de l'histoire, sur la fontaine située dans le jardin de la Psalette, près de la cathédrale, l'une des cariatides lâche le dôme pour prendre un arrosoir. 

Le voyageur devra ensuite se diriger vers le deuxième chapitre, visible, non loin de là, vers le château des Ducs. 

Ici, l'une de cariatides est assise sur le socle tandis qu'une autre s'accroche au dôme comme pour l'escalader. L'aventure commence pour les quatre personnages sortis de l'imagination fertile de Cyril Pedrosa.

Auteur de bandes dessinées dont certaines ont été primées, Cyril Pedrosa, passé à une époque par Nantes, met là à profit son talent créatif. Et le public apprécie. 

Place Fernand Soil, l'envie de liberté mobilise les efforts des quatre femmes qui ne veulent plus jouer les simples colonnes et grimpent tout en haut du dôme. Qui sait pourquoi ? Peut-être pour avoir une vue d'ensemble et décider au final de la direction à prendre.

Le passant ne remarquera peut-être pas au premier abord ce qui se joue sur ce mobilier urbain. La forme globale reste celle de ce qu'a imaginé Charles-Auguste Lebourg. Mais 150 ans plus tard, Cyril Pedrosa est passé par là. Si l'on s'approche, on assiste à une rébellion, une envie d'ailleurs. Les cariatides vont bel et bien quitter le navire.

On termine ce périple derrière le Muséum d'Histoire Naturelle, Place de la Monnaie et là, il n'est plus possible de nier. Les cariatides ont mis leur plan à exécution. Dans la ville du commerce triangulaire, à l'ère du MeeToo, ces quatre femmes ont décidé de mettre fin à leur calvaire. Elles s'en vont. 

Une création à message donc, comme le Voyage à Nantes sait en poser dans la ville. Chacun pourra l'écrire selon sa sensibilité.

D'ici à ce que les nymphes de la fontaine de la Place Royale en fassent autant... 

Plan des quatre fontaines Wallace revisitées par Cyril Pedrosa :

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