INTERVIEW. The Limiñanas : la nouvelle sensation rock française

Ils reviennent de la Croisette sans avoir foulé le tapis rouge mais en ayant profondément marqué les esprits, comme partout où ils passent. Relativement rares sur scène, The Limiñanas seront en live à Nantes jeudi 26 mai, à Brest le 27 et à Rouen le 28. Rencontre...

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Le cinéma ? Ils adorent. C'est même une de leurs principales sources d'inspirations. Mais de là à jouer les stars à paillettes, ce serait mal les connaître. 

Pas de limousine, pas de robe glamour ou de queue-de-pie, c'est en vieille fourgonnette, look à la Nino Manfredi dans «Affreux, sales et méchants», nous confient-ils, qu'ils ont débarqué il y a quelques jours à Cannes pour donner un concert à la Villa Schweppes. Mémorable ! Depuis, sur la Croisette, on ne jure plus que par eux en les affublant au passage du titre de "meilleur groupe de rock français actuel". Pas encore la Palme d'or mais pas loin !

À la ville ou plus exactement à la campagne, du côté de Perpignan, les Liminana -sans s- forment un couple, Lionel et Marie de leurs prénoms. À la scène, c'est un groupe -avec un s- qui fait dans le rock garage psychédélique avec des accents gasbourgiens évidents, des petites touches velvetiennes, un esprit 60's qui donne envie de se rhabiller en Mods et d'enfourcher des mobs. "Ne nous fâchons pas" de Lautner n'est pas loin !

On les a longtemps dit plus connus de l'autre côté de l'Atlantique. Peut-être parce que le premier titre balancé sur le web leur a permis de se faire repérer par deux labels américains. Signature, tournée US, album... Merci Internet. Mais depuis 2009, les Limiñanas ont également, tranquillement, investi le paysage rock français en parsemant quelques titres aussi savoureux qu'indispensables. On pense à "The Darkside", "Je ne suis pas très drogue", "My Black Sabbath", "Je m'en vais", "Migas 2000"...

Pour tous ceux qui reviendraient d'un stage intensif de biniou dans la cordillère des Andes, The Limiñanas c'est ça...

Comment allez-vous Lionel et Marie?

Lionel. ça va très bien merci et vous?

Très bien quand j'écoute votre musique. Il se dit que vous avez secoué la Croisette lors d’un concert à la Villa Schweppes. On y parlerait plus que de vous, du "nouveau phénomène rock" ici, du "meilleur groupe de rock français actuel" là. C’est le début d'une reconnaissance de ce côté-ci de l’Atlantique ?

Lionel. Cela fait un bon moment que des gens comme Basile farkas, Philippe Manoeuvre, Dig it ou JD Beauvallet nous aident. Des radios indés francaises, mais aussi France Inter et France Culture parlent de nous depuis le début ou presque. Il y a aussi plein de gens qui viennent nous voir jouer à chaque fois qu'on passe dans le coin, en France comme en Belgique. Avec la promo de «Malamore» Il y a plus d’exposition en ce moment, mais on ne se sentait pas du tout en manque de reconnaissance.

"Adoubé aux États-Unis et en Europe, méconnu dans son propre pays, la France" écrivait Télérama il y a quelques mois. Les choses ont ou vont donc apparemment changer ?

Lionel. On a travaillé avec des labels indépendants américains depuis le début. Du coup, automatiquement,  les chroniques venaient plutôt de l’étranger. Il était effectivement plus facile pour nous de trouver des dates en Hollande qu’en France. C’est en train de changer depuis quelques temps.

C’était comment de jouer à Cannes ?

Lionel. Le moment le plus jouissif fut d’arrêter notre van pourri sur le parvis du palais des festivals, j'avais l'impression d’être Nino Manfredi dans «Affreux sales et méchants».

Le cinéma fait partie de vos inspirations je crois… On vous a branché pour une BO ?

Lionel. Non pas encore, mais on adorerait ! On a travaillé sur le court métrage d’un écrivain/cinéaste anglais qui s‘appelle Kirk Lake. Le titre de son film, «the mirror». Mais oui, on aimerait beaucoup travailler pour le cinéma.

Peter Hook (Joy Division, New Order), Franz Ferdinand, Jack White… on dit que vous fréquentez du beau monde à l’international...

Lionel. On ne fréquente aucune de ces personnes pour le moment!  Et il y a une méprise sur Jack White, il ne nous connaît pas, on a juste visité son studio à Nashville. On avait rencontré le
bassiste des Raconteurs à l’époque. Les locaux de son label «Thirdman» sont incroyables, le studio aussi. J’espère qu’on pourra boire un coup avec  Peter Hook un de ces quatre quand même.

Pas de tapis rouge, pas de stars, pas de paillettes, pas de Méditerranée mais des manifestations quasi quotidiennes, des Porsches qui brûlent, des pavés qui volent, des slogans soixante-huitards qui fleurissent un peu partout sur les murs de la ville. La transition entre Cannes et Nantes ne risque-t-elle pas d’être un peu brutale ?

Lionel. Cette année avec Marie on a joué partout, à la radio, dans la rue, à la télé, dans des bars, dans des grandes salles. Cannes c’était vraiment un cas particulier. On a été très bien reçu mais ça n’est pas notre tasse de thé.

Quel regard portez-vous sur les événements actuels ?

Lionel. On garde ça pour nous. Je ne pense pas qu’étaler notre science fera avancer le schmilblick.

J’ai beau regarder un peu partout sur internet, seuls 4 concerts des Liminanas sont annoncés d’ici juillet. Pourquoi si peu de dates alors que vous venez de sortir un album ?

Lionel. On a joué pas mal cette année mais on ne dépasse jamais les 25/30 concerts par an. Pour des tas de raisons, la principale étant que l’on veut que la scène reste un moment excitant.
Si la vie de groupe doit devenir aussi emmerdante que n’importe quel boulot, ça ne vaut pas le coup. C’est un cas classique, ça crame 95 % des groupes.

J'ai lu dans Les Inrocks que Marie travaille toujours à la médecine du travail. Vous nous la jouez façon Wampas ? C’est pour la sécurité, le plaisir, ou pour garder les pieds​ sur Terre ?

Lionel. C’est pour toutes ces raisons! Et oui le concept de Didier Wampas est la base. On ne dépend pas de la musique pour manger et du coup on fait strictement ce que l’on veut, quand on veut.

The Liminanas en un mot, en une image, c’est quoi ?

Lionel. De la musique bricolée à la maison par deux fondus de garage punk des années soixante et de musique tordue française. Saupoudrée d'influences catalanes et pied noir espagnole. En ce moment tu peux rajouter une louche de cinéma italien. On en regarde pas mal.

Certains évoquent un concept…

Lionel. Non, il n y a rien de prémédité. Le seul  concept  fut de renoncer au travail démocratique de groupe et de se prendre en main , Marie et moi. De la composition à la production.

Quel est le groupe, l'artiste, la chanson qui a été pour vous un déclic et vous a incité à faire de la ​musique ?

Lionel. Sans hésitation «Louie Louie» des Kingsmen dans le film «american College». Et aussi «Green onions» de Booker T. and the M.G.’s, dans «American graffity».

Si je range vos albums dans ma discothèque du côté de Gainsbourg et des Velvet, pas trop loin de mes DVD du grand Sergio et de mes films de Lautner, ça ne vous fâche pas ?

Lionel. D’abord on se fâche rarement, et oui, on en serait très fier, même si c’est extrêmement prétentieux!

Quel commentaire vous ​suggère cette vidéo ?

Lionel. JC Satan est le meilleur groupe de rock que la France n’ai jamais porté. Et de loin. Personne ne leur ​arrive à la cheville.​

Si vous ne deviez garder de votre discographie qu’un titre un seul, ce serait lequel ? Pourquoi ?

Lionel. Ce serait «i miei occhi sono i tuoi occhi» , parce que c’est celle dont on est le plus fier. On l’a composée et enregistrée avec Paula des JC Satan, justement.

Quatre albums, une bonne soixantaine de titres, quelques concerts, … The Limiñanas c’est pour la vie ?

Lionel. Et je n en ai aucune idée! Je crois qu’on fera de la musique toute notre vie. Sous ce nom là ou autrement.

Merci Lionel, merci Marie, merci les Limiñanas.

Interview réalisée par mail le 23 mai 2016. Plus d'infos sur le groupe ici et .

Où voir, où entendre The Limiñanas ?
Le groupe sera jeudi 26 mai à Nantes dans le cadre du festival Indigènes, vendredi 27 mai à La Carenne à Brest, samedi 28 mai à la Presqu'île Rollet à Rouen dans le cadre du festival Rush, jeudi 7 juillet à Carcassonne...
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