INTERVIEW. Voyou donne de belles couleurs à la pop

Il a longtemps vécu à Nantes, le temps de devenir un musicien confirmé, Thibaud Vanhooland alias Voyou, le gentleman chanteur, y revient pour un concert ce vendredi 14 avril prochain histoire de présenter son nouvel album Les Royaumes Minuscules...

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On l'a connu comme bassiste dans plusieurs groupes nantais, Elephanz, Pegase ou encore Rhum for Pauline, avant de le (re)découvrir en mode solo, brièvement sous le nom de Voyov, puis définitivement sous celui de Voyou.

Son premier album, Les Bruits de la ville, sort en 2019. Un méchant virus plus tard et Voyou récidive avec Les Royaumes minuscules, un bijou de pop finement ciselée, onze titres restés en apesanteur quelque part entre la Terre et la Lune, un déluge de sensibilité, de créativité et de bonheur harmonique.

Avant son concert le 14 avril à Stereolux à Nantes, Voyou nous dit tout et même plus sur cet album, ses influences, ses textes... 

Je me souviens de ton premier album sorti en 2019 et d'une annonce un peu brutale, une opération des cordes vocales. Un petit polype. Silence forcé pendant quelques semaines, des mois. Tout va bien de ce côté-là j'ai l'impression ? Tu es revenu plus fort, plus déterminé que jamais ?
Voyou. Tout va très bien, c’est vrai que ça a été un peu brutal, on a dû annuler une partie des dates de la tournée bien qu’on sortait déjà d’un an et demi de concerts un peu partout. Mais quand on était censé reprendre il y a eu la covid, alors ça m’a laissé du temps pour écrire, réfléchir et faire beaucoup de musique, mais je suis content d’enfin reprendre la route !

Un artiste aussi lunaire que terrien

Même contraint au silence, tu ne pouvais pas rester sans rien faire et sortais en 2020 un album instrumental baptisé Chroniques terrestres. Il y a effectivement quelque chose d'assez terrien chez toi et en même temps de complètement lunaire. Un doux mélange. Tu es d'accord avec ça ?

Voyou. Je crois que je parle beaucoup des terriens et des choses de la terre, mais ça n’empêche pas de rêver un peu aux étoiles et d’essayer de ne pas être trop terre à terre. C’est marrant de parler de la Lune et donc de l’espace car ce nom fait référence à un livre de science-fiction qui s’appelle les chroniques martiennes.

On t’entend sur France Inter ou Radio Nova, on te voit sur TMC, on te croise sur Libération, Télérama, Le Figaro... Il y a une espèce d'unanimité autour de toi et de ta poésie. Comment le vis-tu ?
Voyou. Je le vis comme je peux, c’est à dire en me sentant extrêmement chanceux et à la fois en me cachant les yeux avec les mains. C’est très gratifiant  et à la fois je préfère regarder un peu à côté pour continuer à écrire des chansons sans me poser de questions.

Un troisième album en apesanteur

Les Royaumes minuscules est ton troisième album. Onze titres que tu as composés complètement seul je crois...

Voyou. Oui, il y a des gens qui sont intervenus sur l’album, des instrumentistes, des chanteuses, mais au commencement j’ai tout écrit, composé et arrangé seul pour être sûr que les émotions des textes, de la musique et des instruments soient toujours parfaitement connectées, en tout cas pour essayer qu’elles le soient.

Et avec toujours un peu de trompette, forcément.

Voyou. Avec de plus en plus de trompette même ! Mais beaucoup de nouveaux instruments aussi que j’ai appris depuis le premier album pour pouvoir les jouer sur le disque et me défaire au maximum des instruments électroniques.
Ton album est sorti le 24 février, il y a un peu moins d'un mois. Maintenant que l'effervescence est peut-être un peu retombée, comment le perçois-tu ou comment tes fans te le font percevoir ?  
Voyou. J’avoue ne pas trop prendre conscience de ça, j’ai surtout passé une période très intense de travail pour monter le live, faire la promotion du disque et tout ce qui va avec, je n’en suis pas encore tout à fait sorti mais la tournée commence, ça veut dire que je passe à l’étape d’après, celle où on prend vraiment contact avec les gens et j’ai très hâte.

Du Salvador dans l'air

Il y a quatre ans, tu as repris d'une très belle façon Jardin d'Hiver, un titre d'Henri Salvador. Ton nouvel album me fait penser à lui. Fait-il parti de tes influences ?
Voyou. Oui j’ai beaucoup écouté ses chansons et ses musiques, notamment ce qu’il a fait en home studio, c’est très inspirant.

On y sent en tout cas beaucoup de joie mais aussi de mélancolie, de nostalgie, de tristesse, à l'image de L'Hiver, le premier single de l'album, un véritable bijou, un concentré d'émotions, de frissons. Que raconte-t-il ?
Voyou. Je crois que je ne préfère pas trop expliquer mes chansons car elles vont raconter des choses différentes en fonction des personnes, on s’y raconte un peu l’histoire qu’on veut. Mais l’hiver parle plutôt de dépression ou d’angoisses, d’événements ou de choses qui paralysent les gens et les empêchent d’avancer.

L'amour, toujours...

Que racontent tes textes d'une façon générale ? Qu'est-ce que tu aimes y mettre ? Beaucoup de toi ? Des autres ?
Voyou. Ça parle forcément un peu de moi, mais aussi beaucoup des autres et des choses qui nous entourent, des choses qu’on ne raconte pas ou qu’on a juste un peu arrêté de raconter. Et puis des grandes choses dont on ne pourra jamais s’arrêter de parler comme l’amour.

Tu composes ou arranges aussi pour d'autres artistes comme Yelle, Delerm, Melissa Lavaux, Morcheeba, The Black Lips ou la chanteuse pop brésilienne Manu Gavassi. Et à chaque fois avec le même bonheur. Comment te viennent toutes ces idées, ces mélodies ? En marchant ? En dormant ? En te brossant les dents ?
Voyou. J’écoute énormément de musique et quand je n’en écoute pas j’en ai toujours qui me trotte dans la tête !

Rendez-vous à Nantes le 14 avril

Tu seras en concert à Stereolux à Nantes le 14 avril. Une date particulière j'imagine...
Voyou. C’est toujours particulier de jouer à Nantes, c’est la ville qui m’a vu grandir comme musicien, j’y ai beaucoup d’amis encore dans la musique, c’est comme revenir à la maison pour raconter à des gens qu’on aime ce qu’on devient et leur demander la même chose en retour.
Tu as vécu longtemps à Nantes mais tu vis aujourd'hui à Paris. Pas de regrets?
Voyou. Pas de regrets non! J’aime très fort cette ville mais je crois que j’ai besoin de bouger d’endroits souvent, et Nantes, j’y ai passé 15 ans. 15 années incroyables où j’y ai rencontré certain.e.s de mes meilleurs ami.e.s

Merci Thibaud, merci Voyou. Propos recueillis le 21 mars 2023

Voyou sera en concert à Nancy le 31 mars, Lille le 1er avril, Brest le 13 avril, Nantes le 14 avril, Rennes le 15 avril, Bourges le 19 avril, Bordeaux le 10 mai...

Plus d'infos sur Voyou ici

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