"Je n'aurai pas la force de me relancer une nouvelle fois", après avoir tout perdu, un maraîcher bio sort la tête de l'eau grâce à la solidarité

Il y a quatre mois, Prosper Cochet avait perdu toutes ses cultures suite à un violent orage. Aujourd'hui il relève la tête, notamment grâce à un élan de solidarité de son entourage.

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Prosper Cochet s'est lancé dans le maraîchage bio à Belligné, en Loire-Atlantique il y a six ans. Un changement de vie. Une passion. 

Mais il y a quatre mois, en juin dernier, un violent orage éclate et ravage en quelques heures six années de travail.

Voir notre reportage :

durée de la vidéo : 00h02mn10s
Il avait été rudement touché par la pluie cet été. Propser Cochet est maraîcher à Belligné, en Loire Atlantique. Nous l'avions rencontré alors que ses cultures étaient inondées. Presque 4 mois après, il a réussi à se relever grâce à un élan de solidarité. ©France 3 Pays de la Loire

Cultures inondées

Ses serres et ses cultures sont inondées.

Prosper croit alors qu'il a tout perdu. Un coup dur pour le jeune maraîcher qui se remet en question.

Souvent, la sixième année, c'est l'année charnière. Donc après un truc comme ça, on se dit, est-ce que je vais dans le bon sens ? Est-ce que je dois continuer ?

Prosper Cochet

Maraîcher bio

Une cagnotte solidaire

Il décide alors de lancer une cagnotte solidaire en ligne. Sur le lien internet de sa cagnotte, il écrit un message, sans fard, qui va toucher beaucoup de monde, à commencer par son voisinage et ses clients. 

"J'ai subi de plein fouet des orages qui font d'énormes dégâts sur mes productions (asphyxie des racines, maladies….) Les 170 mm de pluies que nous avons eu les mercredi 19 et jeudi 20 juin ont eu raison de mes cultures de tomates, oignons, pommes de terres, aubergines. J'estime une perte approximative de 20 000 €".

Il y précise également, "J'aimerais pouvoir racheter des légumes à mes collègues maraichers pour fournir sur les marchés, mais aussi pouvoir payer mon salarié saisonnier, car tout seul, c'est trop compliqué".

Prosper explique également qu'il n'est alors pas assuré pour les intempéries. "Je ne suis pas assuré pour les intempéries pour 2 raisons, ma structure est trop petite et nous ne sommes pas dans une zone à risque".

Il lance alors une cagnotte et un appel à venir lui donner un coup de main. Et par chance, la solidarité est au rendez-vous.

Des bonnes résolutions

Plusieurs matinées de désherbage sont organisées avec des mains et des bras venus en renfort.

"Vingt personnes sont venues en deux matinées, et on a tout désherbé en deux fois". 

Les bras supplémentaires ont été une aide salutaire. Il peut notamment le constater sur ses carottes.

"L'enjeu, c'était de tout semer en même temps, parce que j'étais en retard, car tout était inondé. J'ai semé six planches en même temps, donc tout seul, je n'aurais pas pu désherber. Et quand je suis rentré au mois d'août, tout était nickel. On voit bien, elles sont belles, ç'a bien poussé".

La cagnotte atteint 20 000 euros et lui sert à payer les dettes. De quoi relever la tête.

"Avec cet élan, on se sent un petit peu obligé de continuer. On n'a pas créé ça pour que ça s'arrête aujourd'hui. Donc, on a remis à plat mon petit système. Il ne faut plus que je sois tout seul. J'ai un salarié quand même qui est là, mais c'est une aide familiale, il faut peut-être que je passe à deux". 

Le jeune agriculteur commence aussi à revoir ses débouchés. Le mercredi, il est sur le marché de Talensac à Nantes. Il envisage également de faire un deuxième marché. 

Ses bonnes résolutions : se faire aider et ne pas s'oublier.

Une des priorités aussi, c'est de prendre beaucoup plus de vacances. Parce que l'agriculture, c'est bien beau, mais on n'est plus, il y a 50 ans, à devoir travailler 7 jours sur 7.

Prosper Cochet

Maraîcher bio

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"Donc c'est une semaine de vacances à chaque vacance scolaire et quinze jours à Noël, quinze jours en août pour vraiment se poser et repartir plus frais, ne pas s'user", ajoute Prosper. 

Clientèle fidèle

Le soleil et le sourire sont revenus sur le marché de Prosper. Les bacs sont pleins de légumes, et les clients au rendez-vous. Un soutien sans faille qui le touche et le motive chaque jour.

"Tous les vendredis déjà, depuis quelques années, j'ai des clients fidèles qui viennent chercher des légumes au marché. C'est une première aide.

Dès qu'on discute au marché, ils essayent de nous motiver moralement, de nous remonter".

Sans nos clients fidèles, qui sont là toutes les semaines, on ne pourrait pas. C'est grâce à eux qu'on continue le maraîchage.

Prosper Cochet

Maraîcher bio

Mais Prosper reste lucide et encore affecté par la perte de ses cultures. Son équilibre retrouvé reste fragile.

Je n'aurais pas la force de me relancer une nouvelle fois

Prosper Cochet

Maraîcher bio

De nouvelles pluies s'annoncent pour les jours qui viennent. Malgré l'embellie de ces dernières semaines, il n'est toujours pas sorti d'affaire.

Avec Cathy Colin.

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