L'assistant familial mis en examen pour" viol sur mineur avec actes de torture et de barbarie" travaillait pour l'aide sociale à l'enfance en Loire-Atlantique. L'homme, âgé d'une trentaine d'années, est un ancien candidat LFI aux élections départementales 2021.
L’assistant familial soupçonné d’avoir violé une enfant handicapée de quatre ans placée chez lui à Oudon, en Loire-Atlantique, était très connu dans le milieu associatif. Il avait monté l'EsAc, une association LGBT sur le territoire d'Ancenis et organisé la première Pride dans cette commune, en milieu rural.
"Une immense colère"
"C’est avec une profonde tristesse et une immense colère que nous avons appris les événements récents mettant en cause M. Cottineau, qui ne reflètent bien évidemment pas les valeurs, les causes et les personnes qui se battent tous les jours pour que les personnes dites LGBT puissent vivre normalement", écrivent les membres de l'association LGBTQIA+, l'EsAC dans un communiqué.
L’ensemble de la collégiale, des adhérents, le fondateur, condamnent fermement toutes atteintes ignobles aux personnes fragiles et sans défense
Collégiale l'EsAcCommuniqué de presse
"Nos pensées vont évidemment à cette petite innocente, nous soutenons tous les intervenants et proches accompagnants en cette période douloureuse et extrêmement difficile",
Les membres de l'association réaffirment " que l’association l'EsAc porte et portera toujours des valeurs humanistes telles que la solidarité, le respect de l’autre, l’inclusivité. L’association se tiendra toujours au côté des victimes et de leurs proches",
"Une procédure d'exclusion est en cours", conclut le communiqué.
"Ce qui est le plus terrifiant, c'est l'amalgame, déplore la députée LFI de Loire-Atlantique Ségolène Amiot, un amalgame entre l'homosexualité et la pédophilie, qui a été longtemps fait, contre lequel je me suis longtemps battue (...) un amalgame contre lequel toutes les associations LGBT luttent".
L'homme, âgé de 32 ans, s'est également présenté aux élections départementales en 2021 sous l'étiquette LFI, selon les révélations de Ouest-France. Un choc également dans les rangs des élus départementaux affiliés à ce parti.
"J'ai été horrifiée, j'ai été horrifiée de me rendre compte que ça n'arrive pas qu'ailleurs, témoigne la députée LFI de Loire-Atlantique Ségolène Amiot. J'ai été horrifiée de voir que finalement, comme ce que nous annonçait le procès de Mazan par exemple.
C'est des gens qu'on connaît, qui sont des agresseurs, qui sont des prédateurs.
Ségolène AmiotDéputée LFI de Loire-Atlantique
"Nous avons, dès ce (mercredi) matin, pris les mesures nécessaires. Effectivement, il est exclu du mouvement par notre CRP, notre comité de respect des principes, qui est une instance indépendante, mais qui sur ce genre de question ne mène pas d'enquête", précise Ségolène Amiot.
"C’est avec une profonde tristesse et une immense colère que nous avons appris les événements récents mettant en cause M. Cottineau, qui ne reflètent bien évidemment pas les valeurs, les causes et les personnes qui se battent tous les jours pour que les personnes dites LGBT puissent vivre normalement", écrivent les membres de l'association LGBTQIA+, l'EsAC.
Le rappel des faits
L'assistant familial a été mis en examen pour" viol sur mineur avec actes de torture et de barbarie" avant d'être incarcéré. L'homme âgé de 32 ans travaillait pour l'aide sociale à l'enfance en Loire-Atlantique. La victime identifiée, placée chez lui, est âgée de quatre ans.
C'est lors de sa garde à vue que l'assistant familial a reconnu "plusieurs viols aggravés, des agressions sexuelles, des enregistrements, des diffusions et des visionnages de vidéos pédopornographiques d'une mineure âgée de moins de 15 ans.", a annoncé le procureur de la République de Nantes Renaud Gaudeul lors d'une conférence de presse ce lundi 30 septembre.
Une arrestation et des aveux qui sont intervenus après l'identification, le 11 septembre dernier, par des enquêteurs néerlandais au sein d'Europol, d'images à caractère pédopornographique. "Sur les vidéos, une jeune fille lourdement handicapée âgée de 4 ans. Elle s'exprime en français", a précisé le procureur de la République de Nantes.
L'information est alors transmise à l'Ofmin. L'office des mineurs ouvre une enquête le jour même pour "viol aggravé", a précisé le procureur. L'auteur des faits est rapidement identifié. Il vit et travaille dans la région nantaise. Le parquet de Nantes s'est donc saisi du dossier.
L'homme "inconnu des services de police et de justice" avait reçu l'agrément de famille d'accueil en 2023.
Ce mercredi après-midi, la municipalité d'Oudon a réagi via un communiqué de presse dans lequel elle annonce avoir été informé des faits "par voie de presse".
"Devant l'extrême gravité et l'atrocité des faits, les pensées et le soutien du maire et de l’ensemble de la municipalité vont prioritairement en direction de la jeune victime et de son entourage", précise la mairie.
Propos recueillis par Céline Dupeyrat
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