Ils seront 25 artistes et groupes à fouler l'une des quatre scènes du festival BISE à Nantes ces 10 et 11 janvier. Parmi eux, Animal Triste, un groupe rouennais composé de musiciens déjà bien connus sur la scène rock hexagonale. Interview...
Né il y a quatre ans d'une envie de défricher de nouveaux territoires et de lâcher prise, Animal Triste n'a de triste que le nom. Ses six membres, issus pour certains des groupes normands Radiosofa et La Maison Tellier se sont réunis autour d'un répertoire qui n'est pas le leur habituellement, un rock sombre, un brin sauvage et chanté en anglais.
Deux albums plus tard, Yannick Marais (chanteur), Sébastien Miel (guitare), Mathieu Pigné (batterie), Fabien Senay (guitare), Darko (claviers, guitare) et Cédric Kerbache (basse) débarquent à Nantes le 11 janvier pour un showcase dans le cadre du festival BISE. Trente minutes en tout et pour tout pour nous convaincre que le rock bouge encore.
Sébastien Miel, guitariste de La Maison Tellier et d'Animal Triste, nous dit tout et plus encore sur le groupe, sa musique et son passage au BISE. Interview...
Pourquoi ce projet Animal triste ? Vous n’étiez pas suffisamment au chaud dans La Maison Tellier ?
Sébastien Miel. Animal Triste est né de manière un peu fortuite. Au départ, c'est un truc de copains qui avaient envie de faire du bruit sans plan précis (à l'arrivée aussi, avec un peu plus de plans en tête, tout de même). Ça a commencé avec Yannick (chant), Mathieu (également batteur chez les Tellier) dans la cave de Fabien (guitares). Puis Cédric (basse) les a rejoints, enfin Darko (guitares, claviers) et moi sommes arrivés pour rajouter un peu plus de bazar à ce projet déjà très rock.
Au final, ça permet à chacun de nous de faire ce qu'il ne peut pas ou ne se permet pas de faire ailleurs. Moi je peux faire rugir mes guitares comme jamais, ce qui est rarement possible dans La Maison Tellier. De plus, n'étant pas aux commandes du « projet Animal Triste », je peux aussi me permettre d'être juste là et de profiter pleinement du fait de jouer dans un groupe, de faire du bruit avec les copains, sans avoir à élaborer des stratégies ou à être le dernier décisionnaire.
Je dois dire que c'est assez reposant et plutôt confortable. Bon, en vrai, on décide souvent à plusieurs chez les Tellier, mais l'impulsion des idées/projets vient presque exclusivement de Yannick et moi, les grandes lignes et directions à suivre aussi. C'est beaucoup de charge mentale et de responsabilités. Je ne m'en plains pas du tout, au contraire, mais j'apprécie le fait que dans Animal Triste, j'ai seulement à jouer de la guitare, et rien d'autre. Je n'ai même pas à chanter, c'est vraiment la récréation !
Un nom bien français mais des paroles en anglais. Pourquoi ces choix ?
Sébastien Miel. L'anglais semblait naturel depuis les débuts du groupe : y'avait pas vraiment d'enjeu, au départ, donc pas de contrainte. On est donc allé vers ce qui nous paraissait le plus approprié, le plus simple. Le rock, ça sonne mieux en anglais. Dont acte. Quant au nom, c'est évidemment une référence à la locution latine "Post Coïtum, Animal Triste". Un pied de nez également, parce que dans Animal Triste, nous sommes tout sauf tristes.
Quatre ans d’âge, deux albums, un univers beaucoup plus sombre, cold wave. C’était une question de survie pour vous d’explorer d’autres horizons ?
Sébastien Miel. En quelque sorte, oui. On est musiciens, on a pas mal de cordes à nos arcs, et on sait qu'on ne peut pas tout dire au sein d'un seul projet. Pourquoi s'auto-frustrer inutilement ? On a passé l'âge d'attendre, c'est maintenant ou jamais qu'il faut faire feu de tout bois, qui sait où nous en serons dans 5/10 ans ?... Et puis c'est sûrement aussi une manière comme une autre de gérer la crise de la quarantaine, ahaha...
Vous allez jouer au festival BISE à Nantes. Un showcase plus qu’un concert. On arrive à faire ses preuves en 30 minutes ?
Sébastien Miel. Ah bah là, pas le choix, tu montes sur scène, tu attaques fort d'entrée de jeu, et puis tu ne relâches rien jusqu'à la fin. Quelque part, c'est assez confortable, on n'a pas trop de questions à se poser sur la façon de construire la setlist, on balance nos titres les plus forts sans réfléchir, on fonce et puis c'est tout.
Et La Maison Tellier dans tout ça ?
Sébastien Miel. La Maison Tellier va très bien, nous reprenons la tournée ATLAS fin janvier, celle-ci devrait se terminer fin 2023. D'ailleurs nous serons de passage en Pays de la Loire les 31 mars et 1er avril (le 31 mars à L'Athéna de La Ferté-Bernard, et le 1er avril au Carré d'Argent de Pontchâteau). Et puis nous avons plein de projets en cours, dont nous reparlerons en temps utile, selon l'état d'avancement...
Merci Sébastien, merci Animal triste. Propos recueillis le 8 janvier 2023.
Plus d'infos sur le groupe ici, sur le festival BISE là