La transition énergétique est au cœur de la stratégie déployée par le port régional depuis 2021. Elle va se poursuivre en 2024 avec notamment le projet EOLE qui comprend la construction d'une base d'intégration d'éoliennes flottantes à Saint-Nazaire.
C'est encore la période des voeux, alors la présidente du conseil de surveillance du port, qui est aussi la présidente de région Christelle Morançais, a profité de la conférence de presse consacrée aux perspectives de développement du port pour l'année 2024 pour souhaiter "que cet outil unique en France, ce totem, la porte d'entrée sur le territoire continue d'être un outil au service du monde économique et qu'il soit au cœur des transitions énergétiques et écologiques".
Des investissements pour soutenir la décarbonation
Le port va donc poursuivre sa lancée dans le développement des énergies marines renouvelables. Nantes Saint-Nazaire Port a en effet été choisi pour être le port d'installation du parc éolien en mer des îles d'Yeu et de Noirmoutier.
Un protocole de réserve foncière a été signé avec Siemens Gamesa Energy et la société d'éolien en mer des îles d'Yeu et de Noirmoutier (EMYN) pour 21 mois.
62 éoliennes transiteront ainsi autour des bassins de Saint-Nazaire. Ces éoliennes devraient pouvoir couvrir les besoins annuels de 800 000 personnes. "Le projet EOLE consiste à redimensionner l'infrastructure existante afin de satisfaire les exigences de la filière". indique le Port dans un communiqué de presse. 700 mètres linéaires de quai devraient lui être dédiés. Le projet sera soumis à concertation en 2024 pour une mise en place qui pourrait être effective en 2025.
Outre l'éolien, flottant ou non, le port mise aussi sur l'hydrogène pour décarboner ses activités. L’entreprise nantaise Lhyfe a été retenue pour implanter un site de production et de distribution d'hydrogène renouvelable visant à décarboner le transport maritime. Par ailleurs, un dialogue est en cours avec EDF sur le projet Take Kair, une unité de production de e-kérosène, "des carburants d'aviation durables, synthétiques".
Les investissements pour mener à bien la stratégie EOLE se montent à 33,5 millions d'euros.
Le président du directoire par intérim, Michel Puirazat a tenu à souligner " le niveau d'engagement très fort de la Région à hauteur de 112 millions d'euros" dans le cadre du contrat de plan État-Région.
Favoriser une zone industrielle bas-carbone, une ZIbaC
Alors que l'activité du port repose toujours en majorité sur le transport et la production d'énergies fossiles, il a néanmoins été retenu par l'ADEME dans le cadre du programme "France 2030" pour accélérer "la décarbonation et la transition énergétique du territoire industriel".
Ce programme doit se concrétiser à travers une trentaine de projets pour atteindre la neutralité carbone sur la zone portuaire en 2050 et permettre la résilience industrielle face aux conséquences du changement climatique.
C'est l'association ADELE (regroupant l' Association des Industriels de Loire Estuaire (AILE), Saint-Nazaire Agglomération, la Communauté de Commune Estuaire et Sillon, la Région Pays de la Loire, et Nantes Saint-Nazaire Port) qui sera en charge de ce projet et qui en dévoilera les grands axes le 19 février prochain.
L'un des objectifs de cet engagement est notamment de devenir "un hub stratégique pour les énergies renouvelables au service du développement économique et social" dixit Michel Puirazat mais aussi "de donner les moyens aux grands cimentiers de se débarrasser du CO2, le capter, le liquéfier et le transporter dans le grand nord afin qu'il soit séquestré dans le sol."
Des études sont d'ailleurs en cours afin de définir les conditions d'implantation d'un terminal de chargement de CO2 liquéfié à Montoir-de-Bretagne.
La valorisation du foncier pour moins dépendre des trafics maritimes liés aux énergies fossiles
Toujours dans le même esprit, le port a décidé de mettre ses réserves foncières au service d'entreprises innovantes. Ainsi le quai Wilson à Nantes doit accueillir en Loire un data center flottant. Le pont de Cheviré, des entreprises de stockage et de distribution d'électricité.
Et alors que Montoir-de-Bretagne accueille une centrale photovoltaïque de 14 000 panneaux solaires, exploités par Engie Green, une seconde devrait voir le jour cette année par l'énergéticien Amarenco à l'ouest du terminal méthanier.
Des îlots tertiaires seront aussi aménagés à l'avant-port et dans le quartier du Petit Maroc à Saint-Nazaire. Le processus de concertation avec la population est en cours.
Enfin, Quai d'aiguillon à Nantes, le Hangar 12 devrait être réhabilité. Cinq candidats se sont inscrits dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt (AMI). Le lauréat doit être désigné dans les mois à venir.